L'élu à l'ANC et président du mouvement Wafa, Abderraouf Ayedi a, encore une fois, tenu à briller en nageant à contre-sens de tout le monde, en s'élevant du haut de son siège chèrement conquis à l'hémicycle, pour prendre la défense d'une organisation terroriste classée comme telle par le gouvernement tunisien, les Ansar Chariâa, en l'occurrence. « Pourquoi ne pas établir un dialogue avec ce courant et ne pas tenter une réconciliation pour éviter l'effusion du sang de nos concitoyens? », a clamé Ayedi, en prenant la parole au cours de la séance plénière de l'ANC consacrée à la torture dans les centres de détention et aux mauvais traitements dans les prisons. En prenant le courage de réclamer le contraire de ce que toute la communauté internationale préconise en matière de composition avec les groupes terroristes, dans le sens de l'interdiction de tout contact et de toute négociation avec eux, Abderraouf Ayedi obéit-il à l'appel du défenseur des droits de l'homme qui se terre en son fort intérieur, ou alors à l'appel de la monnaie sonnante et trébuchante qui s'annonce en quantité quand on pense au nombre de procès qui vont suivre les arrestations des éléments de cette mouvance, qui chercheront certainement à contacter des avocats acquis à leur cause ? Ceci, toutefois, sans compter que les autorités judiciaires risquent de faire rétrécir ces opportunités comme une peau de chagrin, rien qu'à voir le rythme auquel elles sont en train de libérer les individus qui avaient été arrêtées pour appartenance à ce groupe terroriste.