Une trouble odeur de guerre froide mêlée aux relents de poudre et aux bruits de bottes, se fait de plus en plus pressante dans la zone frontalière entre la Russie et l'Ukraine. Cette menace se fait d'autant plus sérieuse, qu'elle déborde et de loin cette zone géographique, pour mettre sous tension le monde en entier. A l'issue d'une réunion du conseil de sécurité nationale et de défense, le président par intérim Olexandre Tourtchinov a déclaré que l'armée ukrainienne a été mise en état d'alerte, peu après le vote par le Parlement russe autorisant un « recours aux forces armées » en Ukraine. Le gouvernement ukrainien a, par aillleurs, ordonné, dimanche 2 mars 2014, la mobilisation de ses troupes de réserve. Cette démarche fait suite à la mobilisation de l'Armée Rouge sur les frontières ouest de la Russie. De son côté, et suite aux évènements que connait l'Ukraine depuis la destitution du président Ianoukovitch, Obama s'est entretenu, hier, avec Vladimir Poutine au téléphone pendant 90 minutes. Le président des Etats-Unis a appelé son homologue russe à « replier ses forces dans leurs bases de Crimée et à s'abstenir de toute interférence ailleurs en Ukraine ». Selon la Maison Blanche, M. Obama « a dit clairement que la poursuite des violations de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine par la Russie aurait des conséquences négatives sur la place de la Russie au sein de la communauté internationale » et « mènera à un plus grand isolement politique et économique ». En attendant la suite des « consultations urgentes avec leurs alliés », « les Etats-Unis vont suspendre leur participation aux rencontres préparatoires du sommet du G8″, prévu en juin à Sotchi, en Russie. La Russie se donne le droit de « protéger ses intérêts et les populations russophones » en cas de « violences » dans l'est de l'Ukraine et en Crimée, a répondu Vladimir Poutine. Selon le Kremlin, M. Poutine a évoqué « la vraie menace pesant sur les vies et la santé des citoyens russes sur le territoire d'Ukraine », ainsi que « les actions criminelles des ultranationalistes soutenus par les actuelles autorités à Kiev ». Pour Washington cependant, « si la Russie a des inquiétudes sur le traitement des russophones et des minorités en Ukraine, la réaction appropriée est de s'adresser directement au gouvernement ukrainien ».