La situation commence à pourrir au niveau du passage de Ras Jedir, du côté libyen des frontières. L'après midi de ce jeudi 31 juillet, a connu deux épisodes choquants ayant intéressé des réfugiés égyptiens en quête de passage en Tunisie, en vue de pouvoir, ensuite, regagner leur pays par les airs, vu que les frontières égypto-libyennes sont fermées. Le premier épisode a consisté en l'attaque de ce groupe de réfugiés par des miliciens armés qui leur ont tiré dessus, en tuant quelques uns. Par la suite, et las d'attendre les formalités de passage qui s'éternisaient, alors que les miliciens fous pouvaient revenir à tout moment, pas moins de quinze mille égyptiens ont tenté de forcer le passage en Tunisie, et ont attaqué le poste frontalier du côté libyen. Les militaires libyens ont, alors, riposté en tirant des rafales « en l'air », ce qui s'est, néanmoins, conclu par la mort de sept égyptiens. Un vrai drame, qui ne manquera pas de faire les affaires de ceux qui ont toujours adoré « papoter » dans les eaux troubles de telles situations, les soi-disant défenseurs des droits de l'homme en premier, accompagnés, ou plutôt menés, par certaines parties politiques qui ont, depuis la détérioration de la situation sécuritaire en Libye, affiché leur véto contre la fermeture des frontières, malgré les trop nombreux périls qui peuvent, et vont, atteindre la Tunisie, par voie de conséquence. Ces messieurs-dames vont se donner à cœur joie, pour attaquer le gouvernement Jomâa, par anticipation, et l'accuser de crimes de guerre, comme ils ont déjà fait avec le président égyptien Sissi, quand il a ignoré toutes les demandes d'ouverture du passage frontalier de Rafah devant les réfugiés de Gaza, car il avait peur de l'infiltration de son pays par les éléments terroristes amis des frères musulmans qui ne demandaient qu'à entrer en Egypte pour y foutre le feu, histoire de venger la destitution de leurs frères et l'incarcération de leurs chefs. Cette soudaine escalade sur les frontières avec la Libye fait tellement les affaires de certains en Tunisie, qu'on en arriverait à se demander si tout cela n'a pas été fait exprès pour çà ? A ses détracteurs, Mehdi Jomâa pourra toujours répondre qu'il n'y a aucune honte à vouloir préserver ses concitoyens des périls des salafistes qui cherchent par tous les moyens à investir le pays. Il pourra aussi leur dire qu'on ne peut pas être plus royalistes que le Roi, et que si l'Egypte elle-même avait empêché ces réfugiés de rentrer, il ne pouvait pas, lui, les laisser accéder en Tunisie sans avoir, au préalable, organisé leur transfert vers leur pays d'origine. Il pourrait même leur dire, si ce n'était son éducation qui le lui interdit contrairement à certaines d'entre aux, que oui, pour la sécurité de son pays et de ses concitoyens, il va les fermer ces foutues frontières, et que si çà leur déplait, ils n'auront qu'à boire l'eau de mer.