Faire de l'exercice ne règle pas les problèmes de poids. Dans un éditorial pour le British Journal of Sports Medicine paru le 22 avril, trois chercheurs en cardiologie, médecine et biologie, plaident pour «détruire le mythe» selon lequel l'obésité et les problèmes de santé l'accompagnant seraient liés à un manque d'activité sportive. Pour eux, il faut rappeler que le principal responsable est notre régime alimentaire. En s'appuyant sur une étude parue en juillet 2013, ils soulignent que le niveau d'activité sportive dans les populations occidentales n'a pas baissé ces trente dernières années, alors que le taux d'obésité a grimpé en flèche, preuve que le fautif n'est pas l'inactivité mais bien notre nourriture. L'industrie alimentaire pointée comme responsable. Ce qui compte avant tout, c'est d'avoir un bon régime alimentaire Pour les chercheurs, l'industrie alimentaire a imposé aux consommateurs cette idée erronée. «Cette fausse perception est enracinée dans la machinerie des relations entre le public et l'industrie alimentaire qui utilise des tactiques froidement similaires à celles des géants du tabac.» En guise d'exemple, ils évoquent la société Coca-Cola. Le géant américain a dépensé 3,3 milliards de dollars en publicité en 2013 avec comme message: «Toutes les calories comptent», en associant leurs produits au sport, suggérant qu'il était possible de consommer leur boisson tant que l'exercice suit. Un message dangereux et scientifiquement faux pour les auteurs de l'édito, qui rappellent que l'important n'est pas l'activité sportive mais la provenance des calories que nous ingurgitons. Faut-il donc ne pas faire de sport? Pour le professeur Mark Baker, du National Institute for Health and Care Excellence, un organisme public travaillant sur les questions de santé, ce serait totalement «idiot». Repris par la BBC, il recommande une «hygiène alimentaire saine combinée avec un activité sportive». Les trois chercheurs ne s'opposent pas au fait de faire du sport, mais ils insistent sur le fait que ce n'est pas une solution en soi, rappelant qu'une mauvaise alimentation «génère plus de maladies que le manque d'activité physique, l'alcool et la cigarette combinés».