Mastouri Gammoudi, le désormais célèbre secrétaire général du syndicat de l'enseignement de base, continue à défrayer la chronique avec ses prises de positions toujours plus insolites et plus extrémistes les unes que les autres. En effet, contre vents et marées, Mastouri Gammoudi s'est juré de mener jusqu'au bout, la guéguerre qu'il livre à titre personnel, contre le ministre de l'éducation... ou plutôt contre tout le monde. Ainsi, après avoir perdu la face devant la détermination et le sang froid de Néji Jalloul qui a su, malgré toute la pression et la taille des enjeux, garder a tête froide et mener à bon port sa mission de faire réussir son année scolaire, après avoir perdu son challenge d'empêcher que les concours nationaux aient lieu, puisque Néji Jalloul a pu se passer de ses services et de ceux de ses collaborateurs et faire appel à d'autres éducateurs plus compréhensifs qui ont accepté de superviser ces concours, après avoir perdu la face aux yeux de ses collègues qui, par sa faute, ont vu leurs salaires sérieusement amputés, et après avoir fait perdre à l'UGTT, à la quelle il appartient, une bonne part du capital sympathie dont elle jouissait auprès des tunisiens... Mastouri Gammoudi ne désarme pas, au contraire il joue de plus en plus, son va tout. Il s'attaque à tout le monde ; au ministre et ses collaborateurs ; à ses propres amis qui l'ont à un certain moment lâché ; aux parents des élèves ; il porte plainte auprès du tribunal administratif, tout confient qu'il allait casser la décision du ministre de faire passer tous les élèves sans examens, et gâcher les vacances et même l'année de ses concitoyens. Et pour la énième fois, il s'est fait débouter. Et le tribunal administratif vient de rejeter sa plainte pour annuler la décision de Néji Jalloul. Loin de désarmer après ce cuisant revers, Gammoudi persiste et signe, et continue sur sa lancée, qui prend de plus en plus des airs de « croisade suicidaire », puisqu'il ose, désormais, s'attaquer à la sacro-sainte justice tunisienne, en accusant les juges du tribunal administratif de partialité et d'avoir prononcé leur verdict, non pas en leur âme et conscience, mais sous la pression de parties politiques, et que cette décision n'avait aucun fondement juridique. La réaction des magistrats ne s'est pas fait attendre, puisqu'immédiatement, le juge Faouzi Ben Hamed, le premier président du tribunal administratif a répondu à ces accusations, en se défendant d'avoir eu la moindre arrière pensée politique en émettant son jugement. Et gageons que la réaction des magistrats ne va pas se limiter à cette réponse. Que cherche, donc, Mastouri Gammoudi en continuant sur sa lancée ? Est-il, vraiment convaincu qu'il a raison, et que tout le monde, en face de lui, a tort ? Est-il atteint d'un accès de folie suicidaire qui le fait défier l'ire des magistrats ? Ou cherche-t-il, justement, à s'attirer volontairement des ennuis avec la justice, histoire de reconquérir la sympathie des gens et se faire passer pour une victime d'un certain système, et pourquoi pas, pour un militant incompris ?