Autant l'intervention sécuritaire qui avait suivi le premier attentat qui a été perpétré au Musée du Bardo a été spectaculaire et ahurissante d'efficacité, de célérité et de précision, autant l'intervention qui a suivi l'attentat contre le bus de la garde nationale, ce mardi 24 novembre au centre ville, aura connu de nombreuses failles, comme l'atteste la vidéo réalisée par l'équipe de TunisieNumérique sur les lieux de l'incident, quelques minutes plus tard. Sur le plan du bouclage de la zone de l'attentat, le bouclage n'a pas été efficient, et a laissé passer des centaines de badauds, de même que des véhicules et des bus de transport en commun qui sont arrivés aux abords du théâtre du crime. Ce bouclage déficient a eu pour première conséquence, la mise en danger de la vie des citoyens en les laissant s'approcher dangereusement du lieu de l'attentat, alors que le travail de sécurisation et le ratissage de la zone n'a pas encore été effectué, pour éventuellement, rechercher d'autres engins explosifs qui auraient pu être dissimulés dans les parages, et qui auraient pu servir à commettre un des fameux « attentats en deux temps » dont raffolent tant, les sanguinaires terroristes islamistes, et qui consistent à déclencher une première explosion, attirer la foule de badauds autour du site et faire exploser une autre charge pour faire un maximum de victimes. Deuxième conséquence du mauvais bouclage de la zone, la création d'un bouchon de la circulation, sans avoir pris la peine d'aménager un passage sécurisé pour les véhicules d'intervention, les ambulances en tête, qui se sont retrouvés embourbés au milieu de la foule et des véhicules bloqués par la densité de l'afflux. Autre conséquence de ce défaut de blocage, la détérioration du théâtre du crime, rendant pratiquement impossible le travail, en finesse, des équipes de la police scientifique qui aurait pu faire avancer très rapidement l'enquête. Par rapport à l'intervention des ambulances et l'organisation de l'évacuation sanitaire des victimes, nous avons constaté l'afflux en nombre trop important d'ambulances de toutes sortes, qui dépasse de loin le nombre supposé des victimes, de façon à entraver le bon déroulement des opérations d'évacuation et du tri des blessés selon la gravité des lésions. Nous avons, aussi, assisté à la sempiternelle course pour « choper » les premières victimes entre les secouristes du SAMU et ceux de la protection civile. On était bien loin de la théorique « double Noria » des ambulances et des secouristes, qui avait été, pourtant, enseignée à ces intervenants. Il semble donc, qu'il reste beaucoup à faire, et à parfaire, pour optimiser les interventions des sécuritaires sur ce genre d'accidents qui, nous le craignons fort, ne font que commencer en Tunisie. A commencer par une meilleure éducation du citoyen et son information des risques et des mesures à suivre dans de tels cas.