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Sommes-nous préparés ?
Le choc du Bardo
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 03 - 2015

Les membres des forces spéciales ont fait preuve de réactivité et de beaucoup de courage en affrontant la mort. Ils sont super-entraînés pour ça
Il y aura un avant-Bardo et un après. En attendant les éléments de l'enquête pour révéler le cursus des terroristes, leur mode opératoire ainsi que ce bilan très lourd. Deux volets paraissent importants à aborder : le degré de préparation des forces de sécurité et l'analyse du discours des hommes politiques.
Pour ce qui est des élus et de leurs réactions, il est vrai, à chaud, qu'ils n'ont pas été très rassurants, encore moins fermes. Les données imprécises, les voix tremblotantes, les mines défaites. Le ton n'y était pas, ni l'argument, ni la forme. Un certain 13 mai 1940, voici les paroles prononcées par Winston Churchill, devant la Chambre des Communes, lors d'un discours resté célèbre : « Je n'ai rien d'autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur ». Le Premier ministre britannique et l'un des plus grands hommes politiques du XXe siècle avait livré un message clair dans l'objectif de ne pas infantiliser son peuple, lui dire ce qu'il en est, en le préparant au pire.
A l'opposé, mais plus proche de nous, l'ex-président de la République Moncef Marzouki a gratifié, dans une de ses sorties, les terroristes au pied du mont Chaâmbi par «lan tomorro » (Vous ne passerez pas) ! En plus du fait que le chef suprême des forces armées de l'époque s'adressait à eux en les identifiant en tant que destinataires du message, leur offrant dans la foulée l'amnistie devant un détachement de l'armée, l'essentiel de son exposé se réduisait aux incantations, autrement dit, les paroles en l'air. Puisque par la suite, les terroristes sont passés des montagnes aux villes, des villes à la capitale, et de la capitale à un symbole de souveraineté de l'Etat et de l'identité nationale ; le parlement et le plus grand musée du pays.
Dire les choses
Ali Mezghani, juriste, universitaire et intellectuel tunisien, avance une analyse des discours ambiants dont voici un passage : « Ce ne sont pas les mots prétendument généraux qui n'engagent personne qui sont la solution. Si les responsabilités ne sont pas établies et si les politiques ne sont pas en conséquence corrigées, le terrorisme continuera à sévir. Si le personnel politique ne se hisse pas au niveau des responsabilités qui doivent être les siennes, s'il n'entrevoit pas que le terrorisme s'alimente de l'idéologisation de la religion, alors le terrorisme continuera à sévir. Si les modernistes continuent à faire, sur des questions de principes et de fond, des concessions relatives à la nécessaire séparation du politique, du juridique et du religieux, à la liberté de conscience et de croyance, à l'égalité des hommes et des femmes, des musulmans et non-musulmans, alors le terrorisme continuera à sévir. C'est au fond dans son étiologie qu'il faut identifier le mal et non dans ses symptômes. Pour sauver la Tunisie, il faut aller au-delà des déclamations actuelles, il faut aller aux racines du mal. Il faut que la culture parle en lieu et place du dogme. Pour sauver la Tunisie, il faut sauver sa jeunesse, la libérer du dogmatisme, il faut sauver l'école ».
Analyse du fond
Quant au contenu des réactions verbales des hommes politiques, là aussi il y a à redire. Hier, le Parisien.fr a publié une interview de Mansouria Mokhefi, conseillère spéciale Moyen-Orient-Maghreb à l'Institut français des relations internationales (Ifri) et professeur à la New York University. La spécialiste du monde arabe considère que «l'armée tunisienne n'est pas à la hauteur face à la menace jihadiste» ! Est-ce vrai ? Pourquoi faut-il que les vérités soient dites ailleurs ? Où sont les maillons faibles ?
Le manque de moyens, d'équipements, de ressources, de renseignements ? La faiblesse de commandement ? Les Tunisiens ont le droit de savoir et de comprendre. Parce que s'il est vrai que le terrorisme est un fléau mondial, la capacité de nuisance des terroristes locaux s'est affinée. Ils ont gagné en assurance et en « efficacité ». La preuve, l'attaque du 18 mars.
En outre, et avant même d'attendre les conclusions des enquêteurs, il est pratiquement évident qu'aucun programme n'est préparé à l'avance en cas d'attaque d'un site aussi stratégique que le Bardo. Or, dans le plus simple manuel des luttes antiterroristes, la stratégie s'élabore en trois phases : prévention, préparation et réponse.
Une fierté tout de même
Au contraire, un médecin urgentiste a posté un statut qui a fait le tour des réseaux, dont voici un résumé : « Aujourd'hui une journée mémorable dans toute ma carrière médicale d'urgentiste....la cellule de crise de la salle de régulation du Samu 01 a immédiatement déclenché le plan blanc en collaboration avec le Shocroom et on a adressé nos premiers secours avec les ambulances de la PC pour évacuer les premiers blessés par balles puis le dispositif est monté crescendo pour aboutir à 22 ambulances entre Smur – PC. Nous avons pu dégager une vingtaine d'équipes médicales sur site entre médecins du Samu 01, PC et Samu militaire. Une cellule psychotraumatique a été mise en place, toutes les unités chirurgicales et la banque du sang de Tunis alertées à temps: 15 salles opératoires avec leurs équipes chirurgicales prêtes pour entrer en action.... ». Si le message est truffé de jargon incompréhensible pour les profanes, il est clairement établi que les services de Samu avaient dans leurs tiroirs un plan préparé à l'avance. Aussitôt l'alerte donnée, il a été actionné. Ce n'est certainement pas le seul service national à l'avoir fait. Qu'en est-il des agents de l'ordre ?
Oui, les membres des forces spéciales ont fait preuve de réactivité et de beaucoup de courage en affrontant la mort. Ils sont super-entraînés pour ça et ont pu limiter les dégâts. Mais, mettre en œuvre un plan transversal impliquant tous les services concernés, c'est bien une autre histoire. Décréter un plan X, c'est appuyer sur un bouton, chacun sait à ce qu'il a à faire. Or, la désorganisation montrée par les vidéos prouve le contraire. La scène de crime semble avoir été rapidement envahie, donc polluée. Des cadavres gisant dans des mares de sang et recouverts de draps, au milieu de la population applaudissant les exploits des agents. Les instructions par talkie-walkie interposés étaient audibles dans les reportages diffusés au cours même de l'assaut. Et trois rescapés sains et saufs sont découverts le lendemain tassés dans une cavité souterraine du musée ! Heureusement, ils ne sont pas morts de peur, mais les questions demeurent.


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