L'Etat avait un besoin vital d'argent, et la vente, tout récemment, des licences de la 4G aux différents opérateurs de téléphonie mobile en Tunisie a été accélérée, principalement, dans le but de permettre une rentrée de liquidités qui avait été préétablie à 450 Million de Dinars, ce qui allait donner aux finances du pays une bouffée d'oxygène certaine. Et en dépit de la réticence et de la grogne des investisseurs tunisiens, notamment ceux qui avaient misé sur la fibre optique, toute la stratégie des télécoms a été chamboulée par l'autorité de tutelle, dans le but de s'offrir cette prime en toute urgence. Il faut dire que, pour une fois, le tandem Slim Chaker, à la tête des finances, et Noômane Fehri à celle des télécommunications, a carburé de belle manière. Et c'est ainsi que la paire a pu dégoter pour le trésor de l'Etat, la bagatelle de plus de 470 million de Dinars, pour le total des soumissions des trois opérateurs en lice. Et alors que l'ambiance était à la fête et que nos deux ministres allaient commencer à jouir de leur exploit, et pourquoi pas, l'utiliser à bon escient (sur le plan politique cela va sans dire), ils ont été stoppés net dans leurs élans par une surprise que leur réservait l'un des opérateurs soumissionnaires, qui a annoncé son intention de ne pas payer la totalité de la somme due, mais plutôt d'exiger de se faire payer les sommes qu'il devait, lui, à l'Etat. Et le soumissionnaire en question n'est autre que l'opérateur national, à savoir Tunisie Telecom. Car il semblerait bien que nos ministres ont oublié que cet opérateur, tout national qu'il était, n'en était pas moins propriété d'investisseurs émiratis à hauteur de plus d'un tiers des actions. Un taux qui leur procurait, entre autres droits, celui de monter des négociations de ce genre. Du coup nos deux ministres se sont trouvés dans l'embarras, car cette prime ils la voulaient et ils l'ont même prévue dans leurs calculs de la trésorerie, ce qui fait que ce « coup de théâtre » opéré par le groupe Tunisie Télécom faisait, plutôt, figure d'un pavé dans la mare, et les mettait dans un embarras certain. En effet, Tunisie Télécom, ou plutôt, ses actionnaires émiratis, ont annoncé leur ferme intention de déduire de la somme due pour payer la licence 4G et qui s'élève, pour eux, à 155, 100 001 millions de Dinars, les sommes qui lui sont dues par l'Etat tunisien, à savoir les frais de téléphonie et autres services fournis par l'opérateur, au profit de l'Etat et de ses institutions, et qui sont demeurés impayés entre 2006 et 2015, soit la somme totale de 121 million de Dinars. Donc, et de ce fait, nos deux ministres se sont rendus compte qu'ils se sont fait avoir, et de belle manière, et qu'ils auront vendu une licence 4G à un opérateur pour la modique somme de 34 millions de Dinars. Il faut dire que Tunisie Télécom a eu la noblesse de revoir à la baisse ses exigences, et aurait proposé de se faire rembourser, dans l'immédiat, (juste) 102 millions de Dinars, à condition que l'Etat s'engage fermement, à régler la totalité du reliquat, soit, 19 millions de Dinars, d'ici à la fin de l'année en cours. Et d'après les indiscrétions des couloirs, on croit savoir que cette situation a généré une grande tension chez nos deux ministres concernés, Noômane Fehri, pour n'avoir pas pris en compte cette « éventualité », et Slim Chaker qui se retrouve avec un trou d'une centaine de Millions de Dinars, dans sa trésorerie. Et il paraitrait qu'ils ne savent plus à quel saint se vouer, et qu'ils sont en train de secouer leurs homologues, les autres ministres pour les pousser à régler leurs notes avec Tunisie Télécom, pour combler ce trou. Ce qui, en fin de compte ne ferait que déplacer le déficit de la case recette à celle des dépenses. Mais, finalement, Nous gageons qu'il n'y aura point de souci à se faire, et qu'on peut leur faire confiance, car ils sauront, comme à leur habitude, trouver la parade à cette situation et trouver le moyen de faire payer la facture au pauvre citoyen Lambda, sous une forme ou une autre.