Quelque 757 civils ont été tués depuis le début de la contestation contre le régime du président syrien Bachar el-Assad, a déclaré mardi Ammar Qourabi, directeur de l'Organisation nationale pour les droits de l'Homme. La répression se poursuit, avec de nouveaux déploiement de forces dans les environs de Deraa (sud), point de départ du mouvement à la mi-mars. Ammar Qourabi a précisé que son organisation disposait de listes précises des victimes, comprenant les identités, âge, cause et lieu du décès. Les forces de sécurité ont procédé à des milliers d'arrestations et 9000 personnes sont toujours détenues, a-t-il ajouté. Mardi, des chars et soldats syriens, selon un militant des droits de l'Homme, sont entrés avant l'aube dans plusieurs localités de Deraa, à Inkhil, Dael, Jassem, Sanamein et Nawa. Des tirs nourris ont été entendus, mais on ignore s'il y a des victimes, a ajouté ce militant qui a requis l'anonymat par crainte de représailles. Le soulèvement en Syrie a débuté à Deraa à la mi-mars et s'est rapidement propagé dans tout le pays de 23 millions d'habitants. Depuis le 25 avril, Bachar el-Assad a envoyé des soldats et des chars dans les zones de troubles et la ville de Deraa, dans le sud de la Syrie près de la frontière jordanienne, est assiégée par l'armée et isolée. Les militaires ont coupé l'électricité, le téléphone, tandis que des tireurs embusqués, selon des témoins, ont ouvert le feu sur les habitants s'aventurant dehors. D'après un bilan provisoire établi par des organisations de défense des droits de la personne, plus de 80 personnes ont été tuées à Deraa depuis fin avril. Le bilan dans tout le pays s'élèvrait à 757 morts en six semaines.