A la fin d'une cérémonie de récompense à Ankara d'un prix du président Recep Erdogan, une jeune palestinienne ayant entre les mains une coupe a fait le signe du V de la victoire très prisé par les Palestiniens pour montrer leur esprit de résistance et l'espoir dans la victoire contre leurs ennemis les Israéliens. Le défunt président Yasser Arfat symbole de la résistance palestinienne faisait toujours ce geste pour saluer les foules, rappelle-t-on. Mais visiblement cela n'était pas du goût du président Erdogan qui a fait le signe de Rabia, un geste de la main, signe de ralliement des Frères musulmans, consistant à ouvrir la main en pliant le pouce à l'intérieur de la paume pour signifier "quatrième" en arabe. C'est à l'origine une référence à la répression sanglante de la place Rabia al Adawiyya au Caire après le coup d'état militaire de l'ex-général Abdelfatah Al Sissi contre le président Mohamed Morsi. La jeune palestinienne qui était à côté du président Erdogan n'ayant visiblement pas compris à imité son illustre hôte en ouvrant la main tout en laissant tous les doigt levés. Malgré l'instance du président Erdogan et sans doute en raison de la barrière de la langue, la fille a continué à lever la main sans faire le signe de Rabia. Il aura fallu , un interprète pour que la jeune palestinienne comprenne de quoi il s'agit et fasse le signe de Rabia et qu'elle fera suivre aussitôt par le signe du V de la victoire. Erdogan qui a transformé Ankara en un capitale servant de lieu de rencontre de tous les Frères musulmans et extrémistes islamistes, doit certainement tirer les leçons de ce quiproquo qui veut tout dire.