Le départ de Bachar Al Assad n'est plus «une priorité» pour les Etats-Unis et la France. Le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson a déclaré à Ankara que «le sort du président Assad, à long terme, sera décidé par le peuple syrien». «Quand vous regardez la situation, il faut changer nos priorités, et notre priorité n'est plus de rester assis là, à nous concentrer pour faire partir Assad», a déclaré Nikki Haley. Bachar El-Assad a pour sa part, fait savoir qu'il était prêt à coopérer avec Donald Trump. Ce vendredi, Jean-Marc Ayrault, le ministre français des affaires étrangères a lui aussi affirmé que le départ d'Assad n'était plus une priorité. «Si certains veulent à tout prix qu'on place le débat sur: "Est-ce que l'on garde Assad ou est ce que l'on ne garde pas Assad", ce n'est pas comme cela que la question se pose, a déclaré le ministre français... Si on veut la paix et la sécurité durables en Syrie, il ne faut pas seulement l'option militaire, il faut l'option politique et l'option politique c'est la négociation pour une transition.» Alliés au sein de la coalition, Washington et Paris avaient, pourtant, fait du départ de Bachar El-Assad un axe fondamental de leur politique syrienne. Ces déclarations américaine et française font suite à celle de la Turquie, qui a cessé de réclamer le départ d'Assad. L'appui de Vladimir Poutine a été déterminant dans le virage de cette situation et ces avis. Il a apporté son soutien à Bachar El-Assad en utilisant dès 2011 le veto russe au Conseil de sécurité de l'ONU, six fois aux résolutions sur le conflit, y compris aux textes demandant l'envoi d'observateurs et le départ du président syrien. L'alliance avec la Syrie est d'une importance stratégique pour la Russie, qui possède son unique port militaire méditerranéen à Tartous, sur la côte syrienne.