Lors de la conférence « Pays en crise et liberté de la presse » qui eu lieu à l'occasion de la journée mondiale de la liberté de presse au sein de l'IFT, Larbi Chouikha, universitaire spécialisé dans les médias est intervenu pour commenter la situation de la presse en Tunisie. Chouikha avec son aisance habituelle, a mis en garde contre les tentatives actuelles de réduire le rôle de la HAICA à un simple « régulateur » en la privant des « prérogatives » fondamentales lui permettant de sanctionner les médias illégaux qui nuisent au processus démocratique. Aussi, le professeur universitaire en sciences de l'information et de la communication a assuré que " Le rôle des médias en situation de transition démocratique est plus que déterminant. Il peut conduire la transition à l'échec, tout comme il peut contribuer à sa réussite ". Par ailleurs, tout en critiquant le flou qui entoure le financement de certains médias, il a attiré l'attention sur la situation plus que difficile de beaucoup de journalistes et les conditions de travail exténuantes. Il a affirmé : « environs 50% des journalistes reçoivent des salaires inférieurs à 400dt tunisiens » soient moins de 160 euros par mois. Parmi les autres points importants évoqués par Chouikha, il y a celui en relation avec la matière médiatique et le rôle des médias, à ce propos, il a souligné : " Il est absolument indispensable de reconsidérer le rôle du journaliste au double plan professionnel et éthique et d'imposer le respect de la rigueur professionnelle, ce qui fait malheureusement défaut dans certains médias ". Dans la même optique, Chouikha a déploré les confusions fréquentes entre information et opinion et la liberté prise pas beaucoup de figures médiatiques qui se transforment en moralistes en ajoutant « ce n'est point le rôle des médias de s'ériger en donneurs de leçons ».