Domaine Châal : le gouverneur de Sfax suit les préparatifs de la saison oléicole    Tunisie : la violence conjugale en forte hausse, le centre Néjia tire la sonnette d'alarme !    Rencontre entre Kais Saied et Khaled Souheli sur la coopération Tunisie-Koweït    Le message obscur de Kaïs Saïed    Quasi-collision à Nice : que s'est-il réellement passé entre Nouvelair et EasyJet ?    Flottille Al Soumoud : le député Mohamed Ali témoigne depuis la Méditerranée    Kaïs Saïed reçoit Brahim Bouderbala et Imed Derbali    Avis aux Tunisiens : fortes pluies, orages et baisse des températures mardi !    Port de Radès : 10 millions de comprimés de drogue saisis dans un conteneur européen    Le président Kaïs Saïed cible réseaux criminels et pratiques spéculatives    Jeunesse et Sport: une cérémonie en l'honneur des athlètes qui se sont distingués aux championnats de Tokyo 2025    La France reconnaît officiellement l'Etat de Palestine    À Nice : un vol Nouvelair frôle un EasyJet, enquête ouverte et passagers sous le choc    Théâtre de l'Opéra de tunis: ce vendredi, hommage posthume à l'artiste Fadhel Jaziri    Tunisie Telecom acteur de référence en sécurité de l'information    Il ne manque plus qu'un militaire à la Kasbah    Wissem Ben Ameur : avec Liberta, profitez du paiement à l'avance pour une expérience spirituelle unique lors de l'Omra    Caisses sociales – retard des délais de remboursement : les assurés sociaux lourdement pénalisés    Réunion à Sfax pour la saison oléicole : Fatma Mseddi évoque le dossier du domaine Chaâl    De la « fin de l'histoire » à la « fin de la mémoire»    La production Epson alimentée à 100 % par de l'électricité renouvelable    Suppression de la desserte Sousse-Tunis : rassemblement de protestation à Kalâa Kebira    Dr Mustapha Ben Jaafar - La reconnaissance de l'Etat de Palestine, étape décisive vers la paix au Moyen Orient    Le premier marathon de montagne « Ultra Boreas » à Bizerte    Perturbations climatiques attendues : l'observatoire de la sécurité routière appelle les automobilistes à la vigilance    Les Ciments de Bizerte : déficit cumulé reporté de plus de 230 millions de dinars à fin juin 2025    Séisme de magnitude 3,2 dans le gouvernorat de Gafsa    105 000 visas Schengen délivrés aux Tunisiens en 2024 avec un taux d'acceptation de 60 %    Alerte rouge pour les PME industrielles en Tunisie : la moitié menacée de disparition    Météo en Tunisie : pluies orageuses attendues l'après-midi sur plusieurs régions    Port de Radès : saisie de drogue et arrestations dans les rangs de la douane    La JSK terrassée par l'ESZ : La défense, un point si faible    Ballon d'Or 2025 : à quelle heure et sur quelle chaîne voir la cérémonie    Clôture du festival du film de Bagdad: Le film tunisien « Soudan Ya Ghali » remporte le prix du meilleur documentaire    Pluies diluviennes en Espagne : un mort, transports aériens et ferroviaires paralysés    Cybercriminalité : Le Ministère de l'Intérieur passe à l'offensive !    Séisme de magnitude 4,8 frappe la mer Egée en Turquie    Hasna Jiballah plaide pour un accès facilité des sociétés communautaires au financement    Saint-Tropez sourit à Moez Echargui : titre en poche pour le Tunisien    Incident sur le terrain : Gaith Elferni transporté à l'hôpital après un choc à la tête    Visas Schengen : la France promet des améliorations pour les Tunisiens    Moez Echargui en finale du Challenger de Saint-Tropez    Cinéma : Dorra Zarrouk et Mokhtar Ladjimi sous les projecteurs du Festival de Port-Saïd    Youssef Belaïli absent : La raison dévoilée !    Sfax célèbre l'humour à l'hôtel ibis avec ibis Comedy Club    La Bibliothèque nationale de Tunisie accueille des fonds de personnalités Tunisiennes marquantes    Fadhel Jaziri: L'audace et la norme    Fadhel Jaziri - Abdelwahab Meddeb: Disparition de deux amis qui nous ont tant appris    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« Il faut que tous les journalistes s'imprègnent de l'âme de la Révolution »
Thema - Presse et Révolution
Publié dans Le Temps le 17 - 02 - 2011

Interview de Larbi Chouikha, (professeur à l'Institut de presse) - Larbi Chouikha, est professeur à l'Institut de Presse, collaborateur dans des publications indépendantes en Tunisie et à l'étranger et surtout, connu depuis longtemps, pour ses engagements en faveur de la liberté d'expression et du droit des journalistes. Dans cette interview, il nous livre ses réflexions sur la situation actuelle des médias ainsi que sur les moyens à déployer pour que les journalistes s'imprègnent des valeurs et des acquis de la Révolution démocratique. Interview.
Le Temps : Comment jugez-vous la situation actuelle du secteur de l'information après la Révolution du 14 janvier?
Larbi Chouikha : Nul doute que depuis le 14 janvier, le secteur connaît une dynamique inédite qui se distingue par la liberté de ton, la qualité des contributions, l'audace des journalistes en voulant briser les tabous, en explorant des sujets qui relevaient encore de l'impensé, etc…. Nul doute aussi que la suppression du ministère de la Communication et de l'ATCE y a, aussi, contribué. Mais dans le même temps, je relève aussi des dérapages parfois dans la manière de sélectionner et de traiter des informations, dans la manière de conduire des interviews télévisées... Et dans ce même sillage, je constate aussi des hésitations à immerger dans cette nouvelle culture politique marquée par l'irruption de personnalités qui étaient jusque là méconnues du large public.
Par exemple ?
Cette effervescence médiatique est certes remarquable dans la mesure où nous sommes passés du, pas d'informations, à l'étape actuelle marquée par une prolifération - parfois fébrile - des informations en tous genres et de toute nature ! Or, nous devons d'abord rappeler les principes journalistiques de base qui portent sur les fondements de la nouvelle, sur la vérification de sa source, son traitement, sa médiatisation,…. Sur la nécessité de ne pas se focaliser sur une seule opinion - même dominante - mais de rechercher, à chaque fois, des opinions contraires, fussent-elles minoritaires,... Il convient aussi de se demander, s'il y a lieu, parfois, d'amplifier certaines informations en minorant bien d'autres, ou vice-versa ?... D'autre part, dans ce climat de surabondance d'informations et de libertés arrachées, la question de l'éthique et de la déontologie se pose avec une grande acuité et la crédibilité même de la profession en dépend. Enfin, dans ce processus de transition démocratique nous assistons à l'émergence de nouvelles figures, de nouvelles formations et associations…auxquelles la plupart des journalistes, un mois auparavant, ignoraient encore tout de leur évolution, de leur programme, des conditions de leur émergence !
Alors ! Que faut-il faire ?
Pour bien délimiter le rôle et la fonction des journalistes et des médias dans cette étape cruciale de notre histoire, il importe d'organiser des sessions de recyclage à l'adresse des journalistes, et ce, pour plusieurs raisons à la fois. D'une part, pour débattre ensemble des principes professionnels fondamentaux, comme ceux portant sur la définition de ce qui constitue un évènement dans cette étape et la façon de le couvrir. Mais aussi, pour s'interroger sur ce qu'il convient d'entendre par : les sources d'information, au moment où les réseaux sociaux, à l'instar de facebook, accaparent nos activités quotidiennes. Ou encore, pour réfléchir sur la manière de conduire des débats télévisés sans se départir de son rôle de journaliste,… D'autre part et sur cette lancée, il convient de rappeler à chaque fois les principes portant sur l'éthique et la déontologie professionnelle. Enfin, pour permettre aux journalistes de bien comprendre les balbutiements de la nouvelle configuration de la vie publique tunisienne, il faut susciter entre eux un débat pour savoir ; qui sont, aujourd'hui, les principaux acteurs publics ? Que représentent-ils, réellement ?... Les réponses à ces questions sont nécessaires pour pouvoir conduire des entretiens avec ces acteurs et organiser des débats contradictoires entre eux.
Il ne fait pas de doute que tous ces thèmes et questions ne peuvent être traités, abordés, développés que sous l'égide du syndicat des journalistes, et il revient à lui, et à lui seul, de choisir les compétences extérieures à la profession pour les associer au travail de recyclage.
Et quel serait le cadre approprié, dans ce cas ?
Il faut revenir aux fondamentaux en rappelant, qu'à l'origine, le Centre Africain de Perfectionnement des Journalistes (CAPJC) a été créé pour permettre à la profession représentée naguère par l'Association des Journalistes Tunisiens (AJT) dans les années 1980 d'en être le principal partenaire. Or, les objectifs et la mission de ce centre ont été complètement dévoyés pour d'autres raisons et à d'autres fins…, et je me joins aujourd'hui aux voix qui s'élèvent pour exiger qu'un audit soit effectué sur la gestion de ce centre depuis sa création afin de délimiter les responsabilités - de chacun - et en toute transparence !
On remarque que certains journalistes ont opéré des virages à 180° par rapport à leurs écrits avant la Révolution?
Dans toutes les phases post révolutionnaires, vous trouverez toujours d'anciens responsables des médias et des institutions annexes, mais aussi des journalistes et autres, comme des formateurs, des experts en médias, des enseignants,…opérer des revirements « spectaculaires » en feignant d'occulter - aujourd'hui - leur ancien pouvoir de nuisance à l'encontre des opposants et des défenseurs aux droits de l'Homme. Leur nuisance s'exprimait, de manière directe mais surtout, indirecte, dans leurs écrits, actes, propos, rapports, positions, interventions et coups bas,…! Aujourd'hui, beaucoup d'entre eux souhaitent surtout dissimuler au grand public les nombreux avantages et gratifications - en tous genres - qu'ils ont accumulés depuis des années pour : « services rendus » aux gens de l'ancien régime. Heureusement que personne n'est dupe et un travail de mémoire s'impose aujourd'hui ! Il doit être mené publiquement, sur la base d'accusations fondées et sans complaisance
Le conseil des ministres a annoncé le 10 février la création d'une commission de déontologie pour remplacer le conseil supérieur de la communication. Qu'en pensez-vous?
Je vous avoue que j'ai été très surpris par l'annonce d'une telle mesure qui montre ; soit que les anciens réflexes perdurent encore, soit qu'il existe un cafouillage flagrant dans la manière de communiquer ? Bien évidemment, et cela ne devrait pas faire l'ombre d'un doute ; toutes les questions portant sur l'éthique et la déontologie du journalisme relèvent de la profession elle-même. C'est-à-dire des journalistes, entre eux, au sein de leur salle de rédaction, mais aussi au sein de l'instance qui est censée les représenter : le syndicat des journalistes tunisiens !
Entretien conduit par Néjib Sassi


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.