Un déraillement de train, avec renversement de trois de ses wagons... C'est ce qui manquait pour égayer l'Aïd. Notamment en matière de transports en commun. Des transports devenus infréquentables et malades de l'incompétence de tout le ministère en charge de ces services. Car, pour égayer, justement, l'Aïd des tunisiens, et faciliter leurs déplacements en cette période de fêtes, le ministère des transports a gratifié les tunisiens d'au moins trois « grosses » surprises, sans compter les milliers d'autres qui sont devenues grâce à l'accoutumance des tunisiens, monnaie courante, faisant partie du quotidien et du normal, et on n'en parle même plus. Quand aux trois « grosses » surprises, il faut avouer que le ministère n'a pas regardé côté dépenses. Il a vu grand, et il y est allé à fond. Un ferry dont on annule la navette vers gênes, à cause d'une dispute entre son capitaine et des membres de l'équipage. Un autre Ferry dont le départ ers Marseille est retardé de plus de cinq heures, pur des raisons qui demeurent inconnues. Et ses passagers ont été gâtés. Car pour les aider dans leur attente on leur a royalement servi des sandwichs au thon. Et pour la troisième surprise, le ministère a carrément cassé la tirelire en offrant aux usagers de la ligne de train Ghardimaou / Tunis, un avant goût de l'au-delà. Rien de moins. En effet, ces pauvres tunisiens qui ont eu, aujourd'hui, la malchance de monter à bord de ce train,, ont eu le privilège de voir la mort en face et de près. En effet, leur train a déraillé, leurs wagon se sont renversés, et ceux parmi eux qui ont eu la malchance de ne pas compter parmi les blessés, ont du poireauter pendant des heures au soleil et en pleine canicule, avant que le ministère ait l'idée de génie de leur envoyer des bus pour leur permettre d'achever leur trajet. Et comme çà en faisait, un peu (beaucoup) trop, pour une seule journée, le ministère a du se rabattre sur ses lumières d'ingénieurs qui se sont creusé les méninges pour trouver une cause, au moins, à ce dernier désastre, qui les disculpe, quoique çà n'était pas évident. Ils ont, quand même, réussi à trouver le coupable idéal. Celui que personne n'oserait blâmer, et qui est la météo. En effet, ces génies ont expliqué la catastrophe du train par des températures trop élevées qui ont fait se dilater les rails, au point qu'ils ont fini par plier et faire dérailler le train. Voilà : Du cousu main ! Plus rien à en redire ! Eh, pourtant, si ! Il y a toujours à en redire. Car les températures d'aujourd'hui, aussi élevées fussent-elles, n'avaient rien d'extraordinaire. Et des rails de train c'est, normalement, conçu et posé, de façon à prendre en considération des conditions extrêmes, bien plus poussées que celles d'aujourd'hui. Et le moindre ouvrier qui aurait travaillé sur la pose de rails, ne serait-ce qu'une demi-journée, sait très bien qu'il y a toujours des joints et un espacement à respecter entre deux barres de rails qui se suivent, justement, pour prévoir leur dilatation en plein soleil. Alors, désolés, messieurs du ministère des transports ! On dirait qu'il va bien vous falloir chercher le fautif ailleurs. Et il va bien falloir qu'il rende des comptes. A commencer par le sommet de la hiérarchie qui devrait pouvoir avoir pour soi un minimum de respect et jeter l'éponge après « LES » fiascos de cet Aïd. Çà serait, et de loin, mieux que de se faire éjecter par Youssef Chahed qui semble avoir mangé du tigre ces derniers jours, et qui ne se permettrait, certainement, pas de laisser les choses dans cet état de décomposition poussée.