L'immeuble de deux étages qui s'est effondré ce jeudi matin à Sousse tuant six personnes dont deux enfants et en blessant quatre personnes, était en fait destiné à la démolition depuis des années. Il fait partie des biens des étrangers et a été classé depuis 2011 sur la liste des immeubles désaffectés voués à la démolition. Pourquoi a-t-il été maintenu tel qu'il est et abrite des familles qui vivent, en fait, dans un tombeau à ciel ouvert sans que les autorités ne prennent aucune mesure pour éviter que le pire n'arrive. Construit à l'époque de la colonisation c'est à dire il y a plus de soixante ans, le bâtiment situé en plein centre-ville de Sousse, était vétuste et squatté par des familles, selon les déclarations du premier délégué de la ville, Houcine Bouchaoua. Selon lui des familles habitent par intermittences dans cet immeuble, laissant entendre qu'il était utilisé à d'autres fins également, s'abstenant d'en préciser la nature en attendant les conclusion de l'enquête . Des bâtiments et immeubles datant de la même époque se trouvant dans cet état sont légions en Tunisie et la plupart d'entre eux sont dans un état de dégradation avancés étant donnés qu'ils ne répondent plus aux normes de sécurité. Malgré cette situation , ils sont toujours habités par des familles qui mettent en danger leurs vies, celles de leurs enfants et des passants. Une situation qui se perpétue dans plusieurs villes du pays, à Tunis, Bizerte, Sfax, Sousse et autres villes au vue et au su du gouvernement. Le ministre de l'Equipement et de l'Aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui, a affirmé dans deux déclarations distinctes l'existence de 200 puis de 120 logements susceptibles de s'effondrer. Toutefois, en 2016, le directeur de l'Habitat au ministère de l'Equipement, Nejib Senoussi avait indiqué que la ville de Tunis comptait 1200 bâtiments vétustes prêt à s'effondrer. Certes, c'est souvent des cas inextricables avec la confusion sur les véritables prioritaires et les nombreux litiges qui entourent ces propriétés. Avec le problème de logement que connaît la Tunisie certaines familles démunies recourent au squattage de maisons coloniale et refusent de démanger en dépit des injonctions des autortiés . Mais quand cela devient un danger public ce qui est le cas, l'Etat doit agir et assumer ses responsabilités. Il est tenu d'expulser ces familles et de les reloger dans d'autres bâtiments répondant aux normes sécuritaires en attendant de régulariser leur situation. L'Etat doit aussi démolir tous ces immeubles en ruine qui peuvent tomber à tout moment en trouvant des alternatives et des mécanisme susceptibles de résoudre la question. Logements sociaux , hébergement temporaire et autres solutions sont préférables aux drames qui surviennent actuellement.