• 120 constructions nécessitent une intervention urgente L'effondrement, le 27 octobre dernier, d'un ancien immeuble au plein centre-ville de Sfax tire la sonnette d'alarme sur les dangers que sont les bâtiments menaçant ruine. Toutefois, si cet accident n'a pas engendré de pertes en vies humaines, ni de grands dégâts matériels, il a développé un sentiment de peur et d'angoisse chez les piétons, les habitants et les propriétaires des locaux proches. Ce sont les gens qui travaillent et ceux qui habitent à la Médina qui éprouvent un grand sentiment de frayeur envers ce type d'accidents. Certains avouent que l'effondrement d'un mur ou d'une partie des anciennes constructions est un accident fréquent dans les ruelles de la vieille ville. Pis encore, certaines personnes continuent à occuper ces locaux et les utiliser comme ateliers de travail et dépôt de stockage. Il suffit d'une simple balade dans la Médina et l'entourage de la ville de Sfax pour découvrir des habitations détériorées et abandonnées qui datent de la période coloniale. Autrefois, ces immeubles et bâtiments étaient au cœur de la vie économique et sociale de la ville. Avec le développement et l'extension de la ville vers les périphéries, les Sfaxiens ont quitté ces constructions. Délaissées sans entretein, ces habitations deviennent source de dangers. Au niveau de la municipalité de Sfax, un comité spécial a été formé pour étudier le dossier des immeubles et constructions menaçant ruine. Ce comité est formé essentiellement des représentants du ministère de l'Equipement, de la Culture et de Sauvegarde du patrimoine, la Protection civile, l'Association de sauvegarde de la Médina de Sfax et la direction technique de la municipalité. Une enquête sur les immeubles menaçant ruine a été faite en 2008. Le rapport du comité a indiqué que la problématique des logements menaçant ruine touche 120 constructions qui nécessitent une intervention urgente pour les démolir. La majorité de ces constructions sont situées dans la Médina. Pendant la période 2008-2010, la municipalité a détruit 60 constructions menaçant ruine c'est-à-dire 50 % des logements signalés dans ladite enquête. 70% de ces locaux démolis se trouvent dans la Médina. Faute de ressources financières, le reste des bâtiments sont toujours là avec tous les dangers que peut engendrer. Notons que les travaux de démolition sont à la charge de trois parties. Il s'agit, notamment, de la municipalité, du gouvernorat et du ministère de l'Equipement. En attendant que l'argent soit disponible, habitants, piétons, nous attirons l'attention sur les risques que peuvent engendrer ces constructions. Il est donc recommandé de se déplacer prudemment dans les endroits abritant ce type de logements. Ainsi, il est nécessaire que la municipalité mette des panneaux devant ces constructions pour alerter les gens. Pour ce qui est des monuments historiques, la direction régionale de la culture et de sauvegarde du patrimoine prend en charge les travaux de restauration. La municipalité intervient uniquement dans la reconstruction des arcades qui menacent de tomber. Ces travaux sont effectués sous contrôle de ladite direction. Dans le même registre de constructions, mais cette fois-ci, la question se pose pour les nouveaux logements construits après la révolution, une réunion ad hoc s'est tenue récemment à la mairie pour discuter de ce phénomène des constructions anarchiques. Un comité s'est formé pour étudier, cas par cas, les dépassements enregistrés par les agents de la réglementation municipale et pour prendre les mesures adéquates.