L'UGTT, l'omnipotente centrale syndicale en Tunisie, semble déterminée à prendre le taureau par les cornes et à se positionner en tant que première force d'opposition face au gouvernement, à l'agonie, de Youssef Chahed. En effet, la centrale syndicale a annoncé, via un post sur sa page facebook, signé Noureddine Tabboubi le secrétaire général, que l'UGTT va se dresser avec force, contre ceux qui volent les biens du peuple, et contre tous ceux qui refusent de payer leurs impôts et détruisent l'économie du pays. Conscient de sa position en tant que force importante en Tunisie, la centrale syndicale aurait décidé d'assumer ses responsabilités envers le peuple, et prendre sa défense devant l'absence et l'indifférence des partis politiques, voire leur incapacité de réagir face à la machine broyeuse que semble avoir lâché le gouvernement face aux citoyens. Ce post sur la page Facebook de l'UGTT pourrait être pris pour une déclaration de guerre, adressée à tous ceux qui se jouent du destin et du pain quotidien des tunisiens. Une guerre, en premier lieu, contre le gouvernement qui semble, à la lumière de son dernier projet de loi de finances, beaucoup plus préoccupé de ses liens avec les bailleurs de fonds mondiaux, que de la situation catastrophique que vit le pays et que subissent les citoyens. Une déclaration de guerre qui laisse supposer que l'hiver sera exceptionnellement chaud, cette année, en Tunisie. Car tout le monde sait que lorsque l'UGTT s'en mêle, il ne faut pas s'attendre à des jeux d'enfants. A témoins les grandes crises qu'a connues par le passé le pays, où l'UGTT était partie prenante. Par ailleurs, le secrétaire général de l'UGTT n'a pas mâché ses mots, dans son entretien accordé au journal Al Chourouk, ce dimanche en martelant que l'UGTT mettra tout le monde devant ses responsabilités, envers le peuple qui n'en peut plus, et ne permettra plus que les prix des produits de consommation soient aussi élevés. Ajoutant qu'il était hors de question que les salariés subissent à eux seuls les charges fiscales, et qu'il va falloir aux entreprises et aux patrons de mettre la main à la poche. Voici, donc, les deux principales revendications de l'UGTT, qu'il déballera, certainement, sur la table, demain matin, lors de la réunion prévue entre les responsables de l'UGTT et le chef du gouvernement et quelques uns de ses ministres, à savoir la révision et un meilleur contrôle des prix, et une fiscalité équitable. Voila, donc, Chahed prévenu des intentions de l'UGTT. Et le voila, surtout, prévenu que la partie ne sera, certainement, pas de tout repos.