Après la guerre des grèves, et après que les ténors de l'UGTT aient compris que trop de grèves tuent la grève, et que les citoyens ont commencé à crier leur ras-le-bol des agissements de Lasaâd Yaâkoubi et Cie, la centrale syndicale aurait décidé de changer de guerre et elle est passée à la guerre des communiqués. Ainsi, et depuis hier, les « fuites » fusaient de partout, en rapport avec un « accord » secret entre le chef du gouvernement et la direction de l'UGTT en rapport avec le remplacement de Neji Jalloul à la tête du ministère de l'éducation, et en contre partie, les syndicats renonceraient à entamer leur grève illimitée. Et que cet accord serait mis en œuvre de façon différée, histoire de préserver un tant soit peu, un semblant de dignité pour le gouvernement. Et du coup, le syndicat a, effectivement, annoncé la suspension de la grève qu'il décidait de mener. Donc, si cet accord est réel, et si Youssef Chahed ou celui qui le commande a décidé de sacrifier son ministre pour plier aux exigences des lobbys des cours particuliers et des sangsues des parents, cela constituerait un grave revers subi par le pouvoir en place face à l'omnipotente centrale syndicale, qui va, du coup, devenir intenable, ingérable, et qui finira par mener le pays là où elle entend. En effet, ce coup dur sera, pour le jeune Youssef Chahed, le deuxième en l'espace de quelques jours, après avoir échoué à placer un nouveau ministre à la place d'un syndicaliste limogé. Un deuxième coup qui lui sera, ainsi qu'à ses donneurs d'ordre, fatal. Et il devrait, d'ores et déjà, commencer à plier ses bagages et à réfléchir sérieusement au poste à l'international auquel il pensait depuis le début, comme issue de sortie. Il pourra, par la même occasion, livrer les clés du pouvoir à l'UGTT et avouer la faillite de son équipe et son échec à gouverner. Car, dorénavant, plus rien ne va arrêter la machine de l'UGTT qui n‘aura plus en face d'elle aucun pouvoir. Même pas les « malins » d'Ennahdha qui croient pouvoir la mater et qui se congratulent d'y avoir placé leur poulain, et que celui-ci a si bien su faire ce qu'on demandait de lui.