Tous les jours que le Bon Dieu fait, il y a une anecdote à retenir chez Tunisair, et une mésaventure à oublier chez ses usagers. Mais il faut croire que la faute n'est pas dans le camp de la compagnie mais bien dans celui de ses usagers, qui n'ont pas fini de désespérer de leurs mésaventures avec la compagnie à la Gazelle, mais qui s'entêtent, toujours, à emprunter ses vol, peut-être pas excès de chauvinisme, ou par espoir, qu'un jour, enfin, la compagnie sortira le bout du nez de ses avions du tunnel. Et, pourtant, rien ne vient à l'horizon, conforter ces malades atteints d'excès d'optimisme. Car, il faudrait se rendre à l'évidence que de là haut, au siège de la compagnie, on n'est pas près de changer de méthode. Là haut, au siège, seuls les chiffres comptent. Et pas tous les chiffres. Surtout pas ceux des retards inqualifiables, ou des vols annulés, ni ceux des équipages manquant à l'appel, ni encore moins ceux des « insignifiantes » réclamations des usagers... Seuls comptent les chiffes d'affaires. Et sur ce plan, on ne sait par quelle acrobatie de calcul, qui donnerait de la nausée à Pythagore, là haut, on nous sort tous les mois des chiffres signifiant que la compagnie est en train d'engranger bénéfice sur bénéfice. Et si, même, ces calculs étaient fondés, il faudrait bien que, là haut, on daigne, un peu, regarder en bas, les pauvres usagers, et s'inquiéter de leurs doléances. Car, finalement, et quoi qu'en disent leurs chiffres, ce sont les usagers qui font vivre la compagnie. Là haut, on devrait penser un peu, que la compagnie est une société de services, et non une usine à sous. Et qui plus est, une sorte de vitrine du pays, vis-à-vis des visiteurs de toutes latitudes, et qui gagnerait à être gérée en tant que telle, et non en tant qu'un vulgaire étal de salaisons qui vous fourguerait n'importe quoi, et pour qui, seule la recette de la fin de journée compte. Il faudrait, au moins que la compagnie consente à traiter, ne serait-ce qu'une frange de sa clientèle, à défaut de l'ensemble des usagers, avec un certain égard à leur situation. Car si la compagnie est en train de gaffer quelque part c'est, malheureusement, bien, avec ses clients les plus fidèles, les « réguliers » qui empruntent ses navettes de façon hebdomadaire, et qui sont des homes d'affaires, qui ne rigolent ni avec le temps, ni avec les rendez-vous ratés. Comme, par exemple, les « habitués du vol d'Alger du dimanche matin. Là haut on devrait prendre, quand même, en considération qu'il s'agit de hauts cadres, et d'hommes d'affaires qui vont le dimanche, à Alger où le dimanche marque le début de la semaine, et non le weekend. Et ces usagers ne sont pas prêts à subir les « sautes d'humeur » de la compagnie, dont le dernier en date, s'est déroulé ce matin, même, quand ils se sont présentés de bonne heure, pour s'enregistrer et embarquer. Ils étaient, pourtant, ce matin, particulièrement optimistes, car la compagnie les avait avertis par mails, depuis la veille, du report d'une heure du décollage. Ils sont, donc, venus pleins d'espoirs en cette compagnie qui, semble-t-il, commençait à « arranger ses affaires ». Mais c'était sans compter avec l'esprit créatif hors pair des gens de « là haut ». Car une fois arrivés à l'aéroport, ces messieurs-dames ont eu la surprise de voir leur vol, tout bonnement, annulé. Oui, comme çà, aussi sec. Et tant pis pour tous ceux qui avaient du travail urgent à Alger, et qui avaient réussi à obtenir, la veille, un décalage d'une heure. Ce n'est, certainement, pas avec ce genre de comportement que la compagnie va pouvoir préserver ses chances de survie, notamment, avec les grands loups du nord qui arrivent à grande enjambées, à la faveur des accords de l'Open Sky, signés dernièrement. A défaut de toute autre partie officielle qui veuille bien se pencher sur ce dossier, il semble bien que les patrons de l'UGTT feraient mieux de commencer, par le dossier de la Tunisair, leur guerre contre la privatisation, dont ils ont annoncé le début pour demain, lundi !