Les promesses ne cessent de fuser d'un peu partout, concernant le premier mai prochain. Au départ, de la bouche du secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Tabboubi, à Gafsa, ce samedi, quand il a promis que le premier mai connaîtra une « grande épopée » du syndicat. Promesses, reprises ensuite, par ses lieutenants, ainsi que par les administrateurs de la page Facebook de la centrale syndicale, appelant à la mobilisation générale, au cours du meeting du premier mai, qui se déroulera sous le dôme de la salle omnisports d'El menzah. Tabboubi a expliqué que cette "épopée" marquera le début de la guerre de l'UGTT contre ce qu'il a qualifié de mascarade, en allusion aux grandes réformes engagées par le gouvernement, qu'il accuse de persister à obéir aux directives des bailleurs de fonds internationaux. Tabboubi a donc promis que ce premier mai, marquera le début héroïque de la défense de l'UGTT des acquis sociaux du pays. Des promesses qui ont vite suscité les réactions des observateurs, dont plusieurs n'ont pas hésité à répliquer que l'UGT ne serait capable que de crier des slogans, sans aucune action palpable. Ce qui va se dérouler, lors des festivités du premier mai, ainsi que ce qui se passera entre temps, va certainement, être décidé lors de la réunion extraordinaire de l'instance administrative de l'UGT prévue pour ce lundi. Mais ce qui sera décidé pendant cette réunion semble être déjà fixé, à en croire des sources proches du bureau exécutif du syndicat. En guise de contre-offensive, l'UGTT va plutôt chercher une sortie « honorable » du blocage qu'elle a créé à cause de sa gestion de la grève des enseignants qui a buté sur une fermeté exemplaire de la part du gouvernement. En effet, il semblerait que pour, soi-disant, éviter l'année blanche, l'UGTT va demander à ses affiliés de reprendre les cours et de rendre les notes des élèves. Soit, se plier, en définitive, aux exigences du chef du gouvernement. Il faut dire qu'ils sont obligés de désamorcer la crise qui ne les oppose plus au gouvernement, mais plutôt, au peuple qui a commencé à crier son raz le bol des écarts de Yaâkoubi et Cie. Pour ne pas perdre la face, l'UGTT aurait l'intention d'assortir sa manœuvre de désengagement par un préavis de grève générale dans les différents secteurs du pays, au cas où le gouvernement refuserait de reprendre les négociations avec les enseignants. Finalement, l'UGTT sortirait amoindrie par ce bras de fer, après avoir perdu la plus grande partie de son capital sympathie, gagné auprès des tunisiens lors de sa gestion de la crise politique, au moment du sit-in du Bardo.