Depuis l'affaire de l'Aquarius, nous assistons à l'émergence d'un nouveau paradigme dans la gestion migratoire de l'Union européenne. Plus que jamais, l'épineuse question des migrants commence à diviser sérieusement les pays membres. De nombreux pays tels que l'Italie, l'Autriche, la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque ou encore le Danemark ont clairement durci leur politique anti-immigration. Jusqu'à présent, l'Allemagne s'était toujours distinguée de ses voisins par sa politique pro-immigration soutenue par la chancelière Angela Merkel. Toutefois, la situation semble évoluer depuis quelques jours. En effet, le ministre de l'Intérieur allemand, Horst Seehofer, a menacé aujourd'hui, de fermer les frontières de l'Allemagne, à partir du mois de juillet, si aucun accord n'était trouvé fin juin, en marge d'un sommet entre dirigeants européens. Récemment, le quotidien allemand Die Welt a rapporté le 17 juin, une sortie fracassante du ministre allemand de l'Intérieur. Alors qu'il tentait de trouver un compromis avec la chancelière allemande Angela Merkel sur la question migratoire, il a résumé cette entrevue laborieuse en ces termes : « Je ne peux plus travailler avec cette femme. » « Si le rejet immédiat des migrants à la frontière n'est pas possible, j'ordonnerai immédiatement à la police de refouler tout individu qu'il ait une interdiction d'entrée ou une interdiction de rester », a-t-il déclaré. Malgré l'ultimatum lancé par le ministre de l'Intérieur, la chancelière allemande Angela Merkel a assuré que l'Allemagne n'allait procéder à aucune fermeture « automatique » aux demandeurs d'asile, et ce, même en cas d'échec au sommet européen de Bruxelles.