Imed Hammami, ministre de la Santé a annoncé, ce vendredi, aux députés de l'ARP, qu'il a fini par localiser plus ou moins l'origine de la pénurie de médicaments. Ses conseillers ont, en effet, découvert qu'il y a eu une grande augmentation de la consommation des médicaments, toutes spécialités confondues, au niveau des zones frontalières, avec une majoration de près de 40%, comparée à celle des 3% dans les autres régions du pays. Pour lui donc, la cause est entendue : le manque de médicaments est essentiellement dû à une énorme fuite de ces produits sous forme de contrebande, vers les pays voisins. Mais ce que le ministre, ou ses conseillers, n'ont pas saisi, c'est qu'ils disposent dans leur administration d'outils infaillibles de contrôle. Il leur suffirait de cliquer sur un bouton, pour savoir qui est le grossiste répartiteur de médicaments qui est en train de commander plus qu'il n'en avait l'habitude. Aussi simple que çà ! A partir de là, les pharmaciens inspecteurs du Sieur Hammami n'auront qu'à se déplacer chez ce grossiste répartiteur, refaire la même manipulation sur son ordinateur, en cliquant sur une autre commande, pour identifier qui des pharmaciens officinaux de la région, ou d'ailleurs, est en train de commander beaucoup trop de médicaments, ou du moins, beaucoup plus que les besoins habituels des officines qu'il dessert... Le tour sera joué et le coupable, c'est-à-dire le pharmacien qui est en train de livrer de grandes quantités de médicaments sans prescriptions médicales aux étrangers, ou alors, le médecin qui serait en train de rédiger par centaines, des ordonnances médicales, portant ces mêmes prescriptions, à des gens qui ne sont, manifestement pas malades... sera démasqué, et devra payer pour tous les médicaments qui se sont, de cette manière volatilisés ainsi que pour les milliers de citoyens tunisiens restés en manque de médicaments, à cause de ce type de malversations.