Le président de la République Béji Caïed Essebsi a accordé un entretien télédiffusé par la chaine Nessma TV, dans lequel il a répondu aux questions des deux journalistes Khalifa Ben Salem et Neji zaïri. Il a parlé après un silence jugé trop long par certains observateurs. A quoi, BCE a répondu qu'il a préféré ne parler que lors qu'il avait quelque chose à dire !!! Il n'était pas d'accord pour le limogeage de Lotfi Brahem BCE a dit que la constitution obligeait le chef du gouvernement à l'informer d'un tel limogeage, mais pas à demander son avis. Ce qu'il n'a pas manqué de faire, en conseillant à Chahed de tempérer un peu puisque la situation sécuritaire était critique, et qu'il allait devoir assumer ses responsabilités ; mais il n'a fait qu'à sa tête ; BCE a annoncé qu'il ne croyait pas à l'histoire du coup d'Etat. Concernant le rapport entre ce limogeage et la dernière attaque terroriste qui a coûté la vie à six agents de la garde nationale, il a assuré qu'il ne pensait pas qu'il y'ait de lien évident de cause à effet, mais qu'il critiquait, quand même, le changement à la tête de deux importantes directions de la garde nationale, qui était intempestif et qui pourrait avoir eu des conséquences sur l'opération d'Aïn Soltane. D'ailleurs, dans cette attaque il y a de grands points d'ombre, dont il ne pouvait pas parler vu que l'affaire était traitée par la justice ; mais si ce qu'a rapporté Badra Gaaloul de sa connaissance au préalable de l'attaque et qu'elle en a informé les autorités, est vrai, çà va avoir de lourdes conséquences. L'histoire du consensus avec le Cheikh, c'est du passé ! Pour la question du consensus avec Ennahdha, BCE a dit qu'il est devenu vraiment très difficile de trouver un consensus avec une partie qui a des visions complètement opposée à la vôtre. BCE a rappelé qu'il a toujours, prôné le consensus, en lequel il croit fermement. Mais le consensus a toujours ses limites, car au départ celui conclu avec le Cheikh devait respecter deux principes fondamentaux : La Patrie avant les partis et la valorisation du dialogue national. Or ces principes ne sont plus respectés par ses vis-à-vis, selon, BCE. Mais, s'est-il vite ressaisi, il n'y a pas de consensus uniquement avec Ennahdha, un consensus avec toutes les autres composantes de la scène sociale et politique demeure important, comme avec l'UGTT, ou l'UTICA. L'avenir du gouvernement Chahed est scellé Au départ le document de Carthage cherchait à assurer un bon matelas politique pour le gouvernement Chahed. Mais c'est le contraire qui s'est passé, et tous les présents étaient unanimes pour dire que le gouvernement a échoué dans ses programmes et devait partir. Tous, sauf Ennahdha qui a tenu à Youssef Chahed, pour soi-disant assurer la stabilité politique. Mais BCE a remarqué que la stabilité ne dépendait pas des noms, mais des actes et faits. Maintenant, les choses étant ce qu'elles sont, Chahed a deux alternatives, et ce malgré le soutien infaillible d'Ennahdha : Soit il démissionne, soit, il demande une nouvelle fois la confiance à l'ARP. Ce qui se passe à Nidaa Tounes n'est pas innocent En rapport avec les nouvelles scissions qui se sont déclarées au sein de Nidaa Tounes, BCE a crié que ce n'était ni fortuit, ni innocent, et qu'on voulait mettre la main sur le pari qu'il a créé. Il a ajouté qu'il n'allait pas laisser faire, et qu'il allait remettre les choses sur les rails. Que conseille-t-il aux tunisiens et à la classe politique ? BCE a conclu par un appel solennel à tous les tunisiens, pour courber l'échine et se mettre au travail sans trop penser à l'échéance de 2019. Il a ajouté qu'il était absurde pour quelqu'un qui est, en ce moment au pouvoir, de penser à l'échéance de 2019, en négligeant son travail présent, pour lequel il a été investi. De cette façon, a-t-il ajouté, il sera assuré d'échouer à ces échéances. Puis il a fini sur un conseil eux tunisiens pour s'unir autour de la bonne cause et d'arrêter de se bagarrer pour les prochaines échéances, en disant qu'il état devenu ridicule de voir le nombre de personnes qui se voient capables de gagner aux prochaines présidentielles. La maitre-mot à retenir de l'entretien de BCE Il ne faudrait, surtout, pas prendre Beji Caied Essebsi pour le dernier des politiciens. Il faudrait savoir qu'il a attendu trop longtemps pour parler de la sorte. Il a attendu, quoi, au juste ? Probablement quelque chose qui se passe outre mer... Quelque chose qui a, ou qui va, changer beaucoup de choses. Car il y a un détail que nombreux n'ont pas capté, c'est quand il a traité Rached Ghannouchi, son partenaire d'hier, bien que çà ait été maquillé en pseudo-lapsus, de guide suprême des frères, ce qui prend un certain sens quand on sait que quelque part sous le dôme du congress de la puissance mondiale N°1, on serait en train de revoir sa position envers les frères musulmans, et qu'il serait question de les placer sur les listes des organisations terroristes !