Comme cela a été « divulgué » par Rached Ghannouchi qui voulait montrer qu'il était dans le secret des Dieux, ou mieux encore, faire croire qu'il était à l'origine de l'initiative et comme cela a été confirmé par BCE hier, dans son intervention télévisée, une réunion, représentant une sorte de tentative de reprise du dialogue suspendu au moment du retrait du document de Carthage II, s'est tenue ce lundi matin, au Palais de Carthage La réunion a regroupé, outre le président Béji Caïed Essebsi, Mohamed Ennaceur, président de l'ARP, Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l'UGTT, Samir Majoul, président de l'UTICA, Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, Hafedh Caïed Essebsi, directeur exécutif de Nidaa Tounes et pour la première fois, Youssef Chahed, le premier concerné par toutes ces discussions. Etait aussi présent, Slim Azzabi, directeur du cabinet présidentiel, comme une constance réconfortante pour quelques uns. BCE a ouvert le débat, en déclarant qu'il avait dit, la veille, tout ce qu'il avait à dire et qu'il persistait dans sa position. Mohamed Ennaceur, n'a pas voulu sortir de sa légendaire réserve et n'a rien dit, suivi dans ce mutisme par Samir Majoul. De son côté, Youssef Chahed a, d'entrée, annoncé sa ferme intention de s'agripper à son poste, en disant qu'il n'allait ni démissionner, ni revenir à l'ARP pour un éventuel renouvellement de confiance. Ce débat, lancé hier, par BCE et clôt, ce matin par Chahed veut tout dire sur la situation des deux protagonistes: d'abord BCE n'a aucune intention d'user de son droit constitutionnel du fameux article 99, en demandant à l'ARP le retrait de la confiance à Chahed et ce dernier ne se sent pas vraiment en position de force. Du moins, pas suffisamment pour oser affronter les députés de l'ARP. C'est Noureddine Tabboubi, secrétaire général de l'UGTT qui ouvrit les hostilités en rappelant les échecs du gouvernement, réitérant son exigence du départ de Chahed ainsi que de toute son équipe. Chahed s'est défendu et a essayé « d'amadouer » Tabboubi, en insinuant que tous les accords qu'ils venaient de signer ensemble, allaient, de ce fait, devenir caduques. Ce à quoi, Tabboubi rétorqua ces accords lui importaient peu et qu'il était prêt à « courir le risque ». Chahed insista en faisant miroiter ses soutiens internationaux qui n'allaient pas être contents de son départ, ce à quoi Tabboubi a répondu qu'ils étaient tous patriotes et adeptes du travail national et sont assurés que la réussite ne pouvait venir de l'étranger, mais des efforts internes conjugués. Le deuxième front a été ouvert par le Cheikh Rached Ghannouchi qui a réitéré le soutien d'Ennahdha pour Chahed, et a dit qu'il cherchait la stabilité politique. Lorsqu' il a été interrompu par Hafedh Caïed Essebsi, il l'a fait taire en lui disant que, « concernant Nidaa Tounes, il ne savait plus à qui s'adresser, et qui représentait, réellement, le parti » ? Opportunité qu'attendait Chahed pour monter au créneau et pour dire à Hafedh qu'il y avait tellement d'avis différents au sein de Nidaa Touness, qu'il valait mieux, désormais, discuter avec l'instance politique du parti. C'est Tabboubi qui sauva la situation, en rappelant à Ghannouchi qu'il avait toujours dit que Nidaa Tounes signifiait, pour lui, Beji Caïed Essebsi et que ce dernier était là, bien là ! C'est sur ce blocage et cet entêtementn agrémenté de nombreux clashs, que la séance a été levée. Donc, on n'est plus dans une situation de statut quo, mais plutôt, beaucoup éloigné de la sortie de crise.