Christine Lagarde a annoncé mercredi matin sa candidature au FMI lors d'une conférence de presse à Bercy. Elle a annoncé sa candidature en rendant hommage à l'action de Dominique Strauss-Kahn : “J'ai décidé de présenter ma candidature à la direction générale du FMI. Cette décision, je l'ai prise après mûre réflexion et en accord avec le Président de la République et le Premier ministre, qui me soutiennent totalement dans cette démarche” Deux obstacles pèsent sur cette candidature : l'affaire Tapie et la position des pays du sud. Soutiens en Europe et aux Etats-Unis “Du point de vue du mérite, je crois que Christine (Lagarde) est la candidate évidente pour le FMI, et c'est pourquoi la Grande-Bretagne va la soutenir”, a déclaré samedi le ministre britannique des Finances, George Osborne. “Si Christine Lagarde se décidait à être candidate, l'Europe aurait les meilleures chances d'occuper à nouveau ce poste”, a assuré pour sa part le ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble. En fin de semaine dernière, le Premier ministre italien Silvio Berlusconi avait estimé que Christine Lagarde serait un “excellent choix” pour diriger le FMI à la place de Dominique Strauss-Kahn, démissionnaire suite à son inculpation. Aux Etats-Unis, le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a insisté le vendredi 20 mai sur la nécessité d'une transition “rapide” autour d'une candidature “susceptible d'obtenir un large soutien parmi les membres du Fonds”. Et selon les très influents New York Times et Wall Street Journal, la Française, qui correspondrait à ce portrait-robot, fait figure de “favorite”. Soutiens en France d'Aubry En France, Martine Aubry, potentielle candidate PS à la présidentielle de 2012, a estimé dimanche qu'au-delà de “divergences” sur la politique salariale ou les questions de pouvoir d'achat, “Christine Lagarde est une femme respectable”. “Si l'Europe peut avoir ce poste et si une Française peut l'obtenir, je crois que ce serait une très bonne chose pour notre pays et pour l'Europe.” Les candidatures ouvertes lundi Les candidatures au poste de directeur général peuvent être déposées depuis lundi 23 mai, jusqu'au 10 juin. Le doyen du conseil d'administration du FMI, Shakour Shaalan, a précisé que le processus de désignation avait été validé largement par les 24 membres du conseil et que le choix se ferait “d'une manière ouverte, fondée sur le mérite, et transparente”. Si elle apparaît comme la mieux placée, Christine Lagarde n'a pas encore fait connaître officiellement son intérêt pour ce poste. Une procédure complexe S'il y a quatre candidatures ou plus, le conseil d'administration cherche “par consensus”, ou à défaut par un vote, à réduire la liste à trois noms. Les deux ou trois derniers candidats doivent être entendus à Washington. L'instance doit ensuite décider toujours “par consensus”, “bien que le conseil d'administration puisse sélectionner le directeur général à la majorité des voix”. Jeudi 19 mai, le représentant de l'Inde au conseil d'administration Arvind Virmani avait déclaré qu'il voulait un vote, plus “démocratique” qu'un consensus qui n'est selon lui “pas transparent”. Il n'a pas été entendu.