Le mouvement Ennahdha a été obligé de publier un communiqué pour nuancer la sortie de son président Rached Ghannouchi qui s'est longuement épanché sur l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi lors du Congrès du parti. Une attitude qui a visiblement suscité le courroux du président de la République , Béji Caïed Essebsi et les autorités saoudiennes au point que le parti Ennahdha a été contraint de se livrer à une gymnastique d'acrobate pour exprimer son respect à la politique étrangère menée par le chef de l'Etat et son souci de la préservation de la sécurité du royaume saoudien. Dans un communiqué publié lundi 29 octobre 2018, le mouvement Ennahdha a réaffirmé son attachement à la politique officielle de l'Etat, dirigé par le président Béji Caïed Essebsi, exprimant “son souhait de renforcer les relations de fraternité et la coopération avec notre sœur, l'Arabie saoudite”. Ennahdha a souligné que le mouvement “tient à la sécurité de l'Arabie saoudite et son refus de nuire à sa sécurité”, notant que le chef du mouvement, Rached Ghannouchi, “n'a mentionné aucun nom ni aucun pays” dans son discours lors du deuxième symposium annuel des cadres du mouvement dans la ville de Hammamet. Le mouvement s'est étonné de que ce qui a été publié dimanche par le parti Nidaa Tounes pour “l'accuser” d'interférer dans les relations extérieures de la Tunisie en lui portant”des dommages” est “surprenant”, indiquant que “ce qui est intervenu dans un court paragraphe du discours de Ghannouchi félicitant le martyr des médias, Jamal Khashoggi , fait écho à la nouvelle de sa mort odieuse qui a suscité une vague de sympathie internationale avec lui”. On rappelle que dans un communiqué publié dimanche, le Bureau politique de Nidaa Tounes a condamné l'intervention du chef du mouvement Ennahdha dans les relations diplomatiques tunisiennes, soulignant qu'elle “nuit à l'intérêt national et impose à la Tunisie la politique des axes, ce qui constitue un coup d'Etat contre la tradition diplomatique de l'indépendance”.