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Par Mohamed Ammar : Contre la manipulation, le Combat
Publié dans Tunisie Numérique le 15 - 11 - 2018

Depuis le fameux « Printemps arabe », j'ai écrit une série d'articles sur les manœuvres des anglo-saxons dans notre région. Commençons par les mass-médias, les éditoriaux de Jean Daniel, journaliste français m'ont permis de saisir son alignement anglo-saxon. Je lui ai adressé une « Lettre ouverte ». Elle a été censurée ! Liberté de la Presse ! J'ai donc décidé de la publier dans notre ‘'Presse Libre''. C'est cette lettre qui fait l'objet de republication dans ces colonnes.
Au mois de juillet 2011, j'ai assisté à une conférence, à laquelle avaient participé Jean Daniel et Stéphane Hessel, liée au changement historique qu'a connu notre pays après le 14 janvier 2011.
Dans cette conférence, Jean Daniel a manifesté une sympathie pour les deux révolutions tunisiennes. La première, selon lui, est celle de Bourguiba, et la seconde est celle de la jeunesse ayant pour trait commun la non-violence.
Stéphane Hessel a non seulement acquiescé la thèse de Jean Daniel, mais de surcroît il n'a pas tari d'éloges envers la capacité surprenante des Tunisiens de faire tomber une dictature pacifiquement.
En guise de commentaire de ces deux conférenciers, l'auteur de ces lignes a tenu à leur répondre d'autant plus que leur position est divergente par rapport à celles des bailleurs de fonds et des agences de notation, lesquelles ont abaissé la note de la dette souveraine tunisienne.
Sans se perdre dans le dédale des points soulevés par les conférenciers, je me bornerais de manière succincte à aborder les trois axes suivants :
– Saisir les mécanismes permettant la longévité des dictateurs, notamment arabes.
– Mettre en exergue la dimension historique afin de mieux saisir l'impact des événements marquant le monde arabe depuis le début de cette année.
– Rappeler avec insistance, notamment des théoriciens et penseurs arabes, que dans le système-monde les mouvements sociaux sont canalisés, orientés et guidés en fonction du jeu des intérêts des dominants.
De la dictature dans le monde arabe
Une réflexion approfondie nous permet de saisir que les dictateurs du monde arabe sont produits et façonnés par les dominants. Les dictateurs sont couverts par l'appareil de propagande des dominants jusqu'au terme de l'accomplissement de la mission qui leur a été dictée. Des intellectuels occidentaux, théorisent sur l'existence des despotes. Jane Kirpatrick, universitaire américaine, a soutenu une thèse prônant le nécessaire soutien aux gouvernants autoritaires au tiers monde car plus malléables et au service des intérêts de l'Occident. Pour récompense, elle est nommée ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies.
Dans le même ordre d'idées, deux professeurs de droit français ont attesté la « transparence» des élections de 2009 en Tunisie ! Il s'agit d'Edmond Jouve et d'André Decoq. Gilles Kepel et Jean Jouis Luizard abondent également dans le même sens puisqu'ils qualifient les mouvements dans des pays arabes de mouvements spontanés et pacifiques. Cela traduit une manière d'occulter les véritables programmeurs de ces événements. Cette théorie manifestement superficielle est démolie par l'approche historique.
Le «Printemps arabe»
L'on doit évoquer ici l'affaire libyenne, comment elle a été, au préalable, façonnée et programmée pour qu'elle soit conforme à la «légalité internationale».
Le droit international, faut- il le rappeler aux juristes purs et dures, est selon un politologue «au mieux une comédie, au pire un danger virtuel». En conséquence, il est destiné à servir aveuglément les intérêts occidentaux.
Bernard Henry-Lévy, sioniste connu, après avoir effectué une navette entre Netanyahou et le chef du Conseil national de transition, a demandé à Sarkozy «de recevoir ces Messaoud libyen» (référence faite à Messaoud l'Afghan). BHL est l'un des architectes de l'invasion de la Libye par l'Otan.
Cela explique l'étroite collaboration entre Mahmoud Jibril et BHL déjà lié avant l'invasion de la Libye par des intérêts convergents et complémentaires (associé d'une société de commerce international).
La «démocratie libérale» rime et danse selon le rythme des intérêts des dominants. Ainsi, à titre d'exemple, le sens de démocratie change de ton pour dénoncer les événements en Syrie et au Bahreïn. Ces nuances confirment clairement que toutes les dictatures sont la résultante du système- monde moderne. En conséquence, toute analyse qui n'historicise pas les faits sociaux doit être rejetée puisqu'elle ne traduit pas la réalité.
Une vision historiciste
Une des lacunes des penseurs arabes est l'omission de l'enseignement du grand sociologue et historien Ibn Khaldoun qui s'approche, d'ailleurs, du grand sociologue et historien américain contemporain Immanuel Wallerstein. Pour eux il faut placer dans un contexte plus vaste la réalité immédiate que nous étudions, à savoir la structure historique à l'intérieur de laquelle elle s'insère et fonctionne. A défaut, il nous sera interdit d'apprécier la nature, les modalités et les causes des changements en cours.
Le «Printemps arabe» doit être analysé à l'intérieur d'une unité particulière, du système historique — le système — monde modernes mais aussi en un moment particulier de sa crise structurelle et son âge de transition.
Aussi les penseurs arabes ne doivent-ils pas ignorer que nous vivons depuis le XVIe siècle sous domination européenne. Le système né en Europe s'est répandu à toute la planète au XIXe siècle. Ce système est de type capitaliste et toutes ses institutions sont aimantées par le besoin de poursuivre l'accumulation incessante du capital. Le système interétatique est l'un des apports institutionnels majeurs de ce système- monde de type capitaliste. La souveraineté des Etats est non seulement très relative mais elle est aussi soumise à la variabilité de la puissance.
L'exemple de la Grèce est topique à cet égard. Les Européens et le FMI suspendent toute aide à la Grèce au vote d'un nouveau plan d'austérité. Cela confirme que les événements dans le monde arabe ne peuvent être qualifiés de «révolutionnaires». Car dans le système- monde, les changements sont orientés et leur issue est concoctée par les Etats les plus forts. Ces derniers arrivent, en effet, à imposer leur volonté en raison de la nature pyramidale du pouvoir.
Dès lors il convient de rappeler à certains penseurs arabes que l'émergence de l'Etat au Sud est le fruit d'une concession du libéralisme mondial. Les mouvements de libération nationale ont contesté l'ordre libéral régnant. Ayant saisi l'ampleur antisystémique de ces mouvements Woodroo Wilson proposa l'autodétermination des nations. Les présidents Roosevelt, Truman et Kennedy ont offert de leur part le développement économique des nations sous- développées. Cette concession devait être limitée. Les Etats nouveaux devaient fonctionner sous la houlette des deux jumelles de Bretton Woods qui prônent la religion du marché. L'idéologie libérale des sœurs jumelles a causé des calamité en Russie, en Argentine, en Asie mais aussi en Afrique.
Pour certains qui ont oublié, il est bon de rappeler que beaucoup de pays arabes sont passés sous les fourches caudines du consensus de Washington et ont accepté ce qu'on appela alors «l'ajustement structurel».
Dans les années 90 les Etats du Sud ont été totalement convertis à la religion du marché par l'élimination des obstacles au commerce et à l'investissement. Or ouvrir les économies des pays pauvres sans prévoir des mesures permettant à ces derniers de faire face aux conséquences de la mondialisation, c'est les exposer aux ondes de choc financières détruisant du jour au lendemain des années d'efforts en conséquence.
Pour juger la portée de la «démocratie libérale» nous devons savoir que le Rapport Stiglitz sur la crise financière mondiale, rédigé sur demande de l'ONU a proposé «une réforme d'urgence de la gouvernance des deux jumelles de Bretton Woods pour les rendre plus réactifs et mieux adaptées aux besoins des pays de la périphérie».
La réponse des dominants a été cinglante : «La réforme de ces institutions se fera au sein de leur conseil d'administration»!
Nos penseurs arabes doivent avoir présent à l'esprit que dans le système-monde capitaliste, seule la voix du dominant produit du sens. Les vivats — vive les Tunisiens ! Claironné dans le Nouvel Observateur par Abdelwaheb Meddeb ne sont qu' une description idyllique de la dure réalité. De même, l'expédition guerrière contre Kadhafi n'a pas pour but désintéressé que le rétablissement de la démocratie et la traduction en arabe des œuvres complètes de BHL. La multinationale française Total pourra planter des derricks partout suite à la promesse du chef du Conseil national de transition selon le Canard enchaîné du 31 août 2011. Le pétrole justifie bien l'infiltration sur le sol Libyen de barbouzes français, américains, anglais, italiens, dont la présence est généreusement financée par la Qatar et les Emirats Arabe Unies qui ont aussi dépêché quelques militaires à Benghazi. La parade du duo Sarkozy et Cameron en Libye a été critiquée par des chercheurs de la Royal United Services Institute, et qualifiée «d'accidental heroes».
Certains penseurs arabes ne doivent-ils pas saisir toute l'ampleur de la position adoptée par les chrétiens d'Orient?. Ces arabes chrétiens ont contré le projet de partition du monde arabe. A cet égard la position du patriarche libanais Bechara Errai , lors de sa rencontre récente avec Sarkozy est l'une des plus explicites: «L'Eglise est contre la partition du monde arabe». De même que le veto sino-russe au Conseil de Sécurité s'opposant à la condamnation de la Syrie — n'est pas fait pour les beaux yeux du président syrien — mais dicté par le jeu de l'équilibre des intérêts sur l'échiquier mondial.


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