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Tunisie – Les travailleurs dans l'œil du cyclone
Publié dans Tunisie Numérique le 02 - 05 - 2020

Aucune information officielle n'est disponible concernant la dynamique actuelle ou future du monde du travail en Tunisie à part la publication de certains indicateurs relatifs à l'évolution de la population active et occupée. Dés le début de la crise du Covid-19, les autorités n'ont rien avancé quant à l'impact de celle-ci sur les travailleurs.
Néanmoins, plusieurs centres d'études et des experts ont présenté des estimations de mesure d'impact qui ont été globalement profondes et normatives.
Diagnostic angoissant
A cet égard, des estimations, confirmées par des instances financières internationales, évoquent que le Covid-19 impactera la Tunisie à plus de 4% de croissance et un chômage qui touchera 160.000 personnes directement. Des prévisions indiquent que 250.000 personnes seront, à leur tour, indirectement touchées par l'effet systémique du chômage. Le taux de chômage passera de 14.9% à environ 18.8%.
D'après des évaluations économiques, les mesures prises par le gouvernement – versé pleinement, en ce moment, dans les nominations partisanes et similaires – sont insuffisantes dans la mesure où elles se sont limitées à la couverture d'une très faible partie des salaires (mars et avril) au profit d'un nombre réduit de professionnels, la collecte de dons « volontaires », la mobilisation de dettes extérieures de tout bord (environ 6 milliards de dinars), et la distribution de maigres aides aux familles démunies ne dépassant pas, en somme, 180 millions de dinars soit l'équivalant de 57 millions d'Euros.
Pourtant, plusieurs solutions urgentes ont été proposées s'articulant principalement, autour de la mobilisation massive des ressources spéciales thésaurisées aux banques, pouvant appuyer les entreprises et les professionnels et qui sont estimées à 6.5 milliards de dinars, selon les derniers chiffres actualisés de la Banque centrale de Tunisie (BCT), et ce parallèlement au dégel du mécanisme du financement participatif dont le cadre légal est déjà élaboré depuis plusieurs mois.
Sur un autre plan, plusieurs financiers et économistes ne cessent d'appeler à l'allégement du coût d'endettement bancaire, considéré comme usurier et ce, compte tenu des données publiées par les autorités monétaires et financières, elles mêmes.
Dans les sillages de ce contexte fort angoissant, l'organisation internationale du travail (OIT) vient de publier le 29 courant une analyse qui met en relief l'impact de la crise sanitaire induite par le Covid-19 sur les travailleurs, à l'échelle mondiale.
Elle a révélé qu'en raison de la pandémie, environ 1.6 milliard des travailleurs de l'économie informelle – soit près de la moitié de la main-d'œuvre mondiale – doivent désormais faire face au danger immédiat de voir leurs moyens de subsistance anéantis.
Au niveau mondial, l'OIT prévoit que plus de 436 millions d'entreprises font face à des risques élevés de perturbations. Ces dernières exercent leur activité dans les secteurs économiques les plus touchés, comme c'est le cas de la vente en gros et au détail, l'industrie, l'hôtellerie et la restauration et l'immobilier ainsi que d'autres activités commerciales.
L'organisation onusienne appelle à des mesures urgentes, ciblées et souples afin de soutenir les travailleurs et les entreprises, notamment les petites unités.
La Tunisie : verdict
Rappelons que le think tank Al-Monitor (un centre de recherche composé d'experts du Moyen-Orient basé à Washington) a précisé que l'économie tunisienne a montré des grandes fragilités face au Covid-19 et qu'elle est au bord de la plus profonde dépression depuis son indépendance.
Le risque d'une chute globale et structurelle de la sphère nationale de l'emploi, d'après le centre de recherche est majeur et le chômage pourrait exploser pour atteindre 25%.
Parallèlement, il est à préciser que d'après l'institut national de la statistique (INS), la population active est de 4,190.3 millions d'individus fin 2019 et que sur la base d'une étude de l'Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) publiée en 2016 indiquant que le taux d'activité de la population est de 47%, incapable d'utiliser pleinement son facteur travail, le taux d'emploi en Tunisie est assez faible ne dépassant pas 40%.
La dégradation de la situation de l'emploi s'est accélérée avec le ralentissement de la croissance, depuis plusieurs années.
Ceci veut dire, compte tenu des données de l'INS qui se rapportent au recensement de la population active et du taux d'emploi avancé par l'ITCEQ, qu'au moins 2.4 millions de tunisiens ne disposent pas de ressources stables.
Cette population qui va s'accroître certes à très court terme sous l'effet des répercussions du Covid-19, ne pourrait, en aucun cas, résister à l'assèchement de ses ressources.
Il est inquiétant qu'actuellement en Tunisie, un nombre assez important de travailleurs souffrent de conditions de travail précaires, incertaines et imprévisibles et seront de plus en plus exposés aux chocs notamment d'aspect productif généralisé, d'autant plus que rien ne se fait pour les entreprises qui sont le fer de lance au niveau de la régulation du marché de l'emploi et de la création de richesse nationale.
Cette situation a été jugée complexe par un rapport de la Fondation européenne pour la formation (ETF), paru en août 2019, « Marché du travail, dynamique des compétences et politiques d'emploi en Tunisie » particulièrement pour les jeunes et les femmes, qui souffrent d'un chômage endémique et qui ne trouvent que des emplois précaires par nécessité. Leur situation s'aggravera, sérieusement, dans les prochains mois, au plus.
L'ampleur du problème actuel de l'emploi dévoile un échec flagrant au niveau des politiques de création d'un climat d'affaires propice à l'activité des entreprises et à la gestion de filets de protection sociale efficaces, appelle à une action coordonnée et structurée basée sur la lutte contre l'érosion du marché structuré du travail.
Ceci dépend de l'existence d'une volonté de la part du gouvernement pour sauver l'économie et la société tunisienne de sombrer dans un chaos jamais vécu.
Tout plan d'action devrait prendre en compte les conditions particulières de l'activité des entreprises et de la situation des franges sociales les plus touchées par le travail précaire. L'élaboration de ce plan doit s'appuyer sur une vision multidimensionnelle de la sphère du travail en Tunisie.
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