En Tunisie, l'eau du robinet n'est pas potable. Ceci n'est pas un secret : mauvais arrière-goût, trop de chlore, couleur qui change après travaux, canalisations vétustes, etc. Et comme les coupures de cette eau a priori potable mais qui ne l'est pas vraiment et sa mauvaise qualité ne suffisent plus, c'est un scandale qui vient d'éclater récemment : les eaux usées sont déversées systématiques depuis un certain temps, faute d'équipement d'assainissement, dans les barrages du nord-ouest dont les barrages servent à irriguer les cultures, servir les villes d'eau de robinet, etc. Il est donc sûr, que lorsque les tunisiens boivent leur café du matin, il est fait avec de l'eau de robinet mélangée avec des eaux usées. Pareils pour leurs dîners, douches, ménage, lessive, etc. Les eaux usées sont donc partout polluant la vie de la population qui est déjà empoisonnée par du riz cancérigène, des cacahouètes importées avariées, farine d'origine douteuse, etc. Le député et président de la commission de la réforme administrative, de la bonne gouvernance et de lutte contre la corruption Badreddine Gammoudi a révélé la semaine dernière, le versement des eaux usées dans le barrage de Sidi Salem qui assure l'approvisionnement en eau « potable » des grandes villes dans le pays, dont la capitale Tunis. Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a quand même réagi malgré ses grandes préoccupations et a chargé hier lundi 8 mars 2021, le ministre des Affaires locales et de l'environnement et le ministre de l'Agriculture, tous les deux intérimaires, ainsi que les établissements publics concernés, de présenter un rapport sur la pollution des eaux de barrage de Sidi Salem, dans un délai ne dépassant pas les 48 heures. Le chef du gouvernement, a affirmé que toute partie impliquée doit assumer sa responsabilité … Cependant, le directeur régional de l'agriculture de Béja, Abderraouf Jaziri a déclaré, hier en ignorant, bizarrement, les affirmations du député Badreddine Gammoudi et l'enquête diligentée par la présidence du gouvernement qu'une surveillance permanente est faite pour les eaux surtout dès qu'il y'a un changement de la couleur de l'eau et ceci se fait, d'après le responsable à l'œil nu. Le responsable a même rappelé que le phénomène de la pollution n'est pas nouveau et que l'année dernière, l'eau était de couleur noire, assurant que le gouverneur et lui-même se sont déplacés pour en faire le constat. Selon lui, il s'agit d'une panne de la station d'assainissement ce qui a nécessité une intervention pour parer à la situation. Le directeur régional de l'agriculture a indiqué que celui qui croit que l'eau potable est polluée n'a qu'à faire des analyses pour le prouver en supposant ainsi que tous les citoyens ont au moins les notions de base de la biochimie et les équipements nécessaires à l'analyse des eaux des barrages... Rappelons que Medjerda, principal fleuve de Tunisie, source principale d'alimentation du barrage de Sidi Salem qui produit notamment prés de 700 tonnes de poissons que mangent les tunisiens et sont aussi polluées par les eaux usées, traverse le nord du pays pour se jeter dans la Méditerranée. Il alimente en eau la population et l'agriculture mais est fortement pollué par les égouts, et surtout, l'industrie. L'Etat n'a pas de stratégie pour limiter le danger qui sort des usines, mettant n péril la santé des paysans et riverains. Depuis 2018, au moins, les rejets néfastes des stations d'assainissement et surtout des industriels sont officiellement connus dans les barrages en particulier, le Barrage de Sidi Salem. Une étude du ministère de l'Environnement tunisien a révélé une pollution organique caractérisée par une très forte demande chimique en oxygène, un appauvrissement en oxygène et des concentrations élevées en éléments phosphorés, qui dépassent généralement les valeurs limites admissibles. Ceci veut dire que les tunisiens boivent des eaux de plus en plus pollées. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!