Face à la remise en prison de Abderrahim Zouari pour l'affaire de la STIR (sans avoir eu le temps de profiter de sa liberté retrouvée), ses avocats ont organisé à Tunis une conférence de presse le vendredi 12 août 2011. Ils ont déclaré que leur client était victime de la pression de l'opinion publique, des médias et du groupe des 25 avocats (groupe qui se présente comme un acteur qui veille à la punition des symboles de l'ère de Ben Ali). L'équipe d'avocats a, en outre, déclaré qu'elle porterait plainte contre l'ex-ministre du Transport du Gouvernement transitoire et actuel Secrétaire général du parti Afek Tounes, Yassine Brahim, pour avoir poussé des fonctionnaires à réaliser de faux témoignages. Cette conférence de presse est une grande première en Tunisie. En effet, jamais des conseils de ministres de l'ex-Gouvernement de Ben Ali n'avaient médiatisé le comportement de la justice à l'égard de “symboles” de l'ère du Président déchu. Maîtres Fatma Cherif, Fayçal Ben Jaafar et Mohamed El Mekacher ont critiqué les déclarations de l'ancien Procureur général auprès du Tribunal de première instance de Tunis, Naijb Mouaouia, qui est intervenu dans les procédures d'investigation auprès du Juge d'instruction pour annuler la décision de libération temporaire de Abderrahim Zouari ; ce qui constitue une intervention qui sort du cadre de ses compétences et une influence négative sur le fonctionnement du système judiciaire. De plus, ils reprochent au “groupe des 25″ de parler au nom du peuple sans en avoir la représentativité. “Cette conférence se situe dans le cadre de l'insistance sur la neutralité judiciaire” a affirmé Me Fayçal Ben Jaafar. “Nous ne sommes pas là pour justifier l'appartenance de Zouari au régime de Ben Ali, ni pour influer sur le processus de la justice, mais pour confirmer notre confiance dans le corps judiciaire”. Les avocats ont affirmé que le Juge d'instruction du 8ème bureau, chargé de l'investigation sur la location de l'actuel siège du ministère du Transport, n'a pas le droit d'enquêter dans la même affaire étant donné qu'une décision judiciaire de classement a été émise et que le ministère public n'a pas interjeté appel ce qui a rendu la décision définitive. Me El Mekacher a rajouté que l'invocation de l'article 57 du code pénal, par le Procureur général pour arrêter de nouveau Abderrahim Zouari n'était pas justifié. Un conflit entre Abderrahim Zouari et Belhassen Trabelsi à l'ère de Ben Ali ! “Il était préférable que M. Zouari soit condamné après la Révolution qu'à l'ère de Ben Ali. En effet, Zouari fut à plusieurs reprises en désaccord avec Belhasssen Trabelsi ce qui l'avait mis au bord de l'élimination politique et même sociale ” a révélé Me Fatma Cherif. Rappelons que Abderrahim Zouari, avocat de formation, a occupé plusieurs postes clés pendant l'ère de Bourguiba avant celle de Ben Ali. A l'age de 26 ans, il était maire de Dahmani, sa ville natale, puis il est devenu Gouverneur de la ville de Gabés à 30 ans. Pendant l'ère Ben Ali, il a a été à la tête de plusieurs ministères comme celui de la Justice et du Transport. Il a notamment occupé le poste de Secrétaire Général du RCD durant la période 1999/2000.