Eric Zemmour et ses histoires scabreuses avec les femmes, Zemmour qui quitte les magasins sans payer, Zemmour qui tient des propos inqualifiables sur des Ukrainiens martyrisés… La dernière : le candidat de Reconquête à la présidentielle "bénit" la colonisation. C'est peut-être le dérapage de trop, à deux semaines du premier tour de la présidentielle… En attendant la déroute électorale, à en croire le dernier sondage, il y a cette réplique cinglante du sénateur socialiste Victorin Lurel. L'ancien ministre de François Hollande n'a pas hésité à qualifier Zemmour de "négationniste, racialiste et suprémaciste". Dans un communiqué au vitriol publié sur les réseaux mercredi 23 mars, Lurel parle de "faute lourde et inexcusable". Plus tôt dans la journée, l'ancien journaliste avait provoqué son énième tolet en qualifiant la colonisation de "bénédiction". Il avait eu l'outrecuidance d'asséner ça dans un programme diffusé sur Outre-mer la 1ère, qui s'adresse à un territoire où le passé colonial français a laissé de profondes cicatrices. Justement Zemmour répondait à un jeune Amérindien de Guyane, qui exposait une trajectoire historique "compliquée, douloureuse"… "Entre glorification de la colonisation, négation des peuples autochtones et écrasement des cultures précoloniales", Zemmour a servi, selon Victorin Lurel, "une pensée historiquement et factuellement fausse. Une pensée "viciée pour mieux plaire et complaire aux plus bas instincts d'une frange marginale de la population qu'il cherche à radicaliser et à mobiliser." Rappelons que le trublion de l'extrême droite a été épinglé à plusieurs reprises par la justice pour incitation à la haine, pour le sénateur socialiste il vient de charger sa barque en signant une "provocation indigne de la fonction" de président de la République. Lurel, "fils de colonisé", comme il le disait lui-même en 2005 quand il bataillait contre une loi officialisant les "bienfaits de la colonisation", exige maintenant une avancée législative. Il en appelle à un arsenal juridique pour "condamner pénalement ce type de provocations outrancières, ces apologies et banalisations des horreurs de la longue nuit coloniale." Le sénateur socialiste s'est défini comme un "descendant des peuples premiers de Guyane". "Pour ma part, je ne suis pas arrivé en France, c'est la France qui est venue vers moi. L'histoire de la colonisation est compliquée, elle est douloureuse", a-t-il lancé en direction de Zemmour… C e dernier lui a rétorqué : "Mes ancêtres vivaient pendant 1000 ans en Algérie, les tribus berbères qui se baladaient entre l'Algérie et le Maroc. Et la France est venue à moi, comme vous. La France m'a colonisé, comme vous. Et j'en suis heureux". Le candidat à la présidentielle a ensuite magnifié l'histoire, la culture, la littérature françaises, avant de marteler : "pour moi, la colonisation a été une bénédiction." Marine Le Pen, l'autre figure de l'extrême droite, passerait presque pour une modérée à côté de Zemmour. Au sujet de l'une trouvailles de ce dernier, la "francisation" des noms maghrébins, Le Pen l'a battue en brèche, la qualifiant d'inopérante et de contre-productive. Comme quoi…
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