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Par Amine BEN GAMRA : Guerre entre le président Kaïs Saïed et le FMI : la Tunisie qui est perdante
Publié dans Tunisie Numérique le 24 - 04 - 2023

Dans le contexte actuel, le FMI se montre incapable de régler le problème de la dette des pays pauvres, qui s'aggrave, jour après jour, avec la hausse mondiale des taux d'intérêt. Pendant la pandémie de Covid-19, les emprunts massifs ont permis de sauver les économies des pays riches, alors qu'ils ont poussé les plus pauvres au bord de la faillite ; 60 % des nations à bas revenu, lesquelles abritent 700 millions d'habitants, risquent le défaut de paiement.
Qu'a fait le FMI pour leur venir en aide ? Il s'est contenté de distribuer des aides d'urgence, par le biais de fonds spéciaux, sans régler le problème de la restructuration des dettes de ces pays, ce qui bloque leur développement. Certes, la responsabilité est partagée. En l'espace de vingt ans les pays pauvres et émergents ont davantage emprunté auprès des marchés et de Pékin. Les négociations sur la restructuration sont donc plus complexes à mener qu'avec le seul Club de Paris, qui regroupait auparavant l'ensemble des créanciers. La Chine détient, à elle seule, plus de 10 % de la dette d'au moins soixante-cinq pays dans le monde. Le cadre commun de restructuration, mis en place par les pays du G20 en 2020 pour réunir autour d'une table Pékin et le Club de Paris, n'a pas eu beaucoup de succès. Seul un accord avec le Tchad a été signé.
La Tunisie, endettée à environ 80 % de son PIB, a obtenu un accord de principe du FMI, mi-octobre, pour un nouveau prêt de près de 2 milliards de dollars (environ 1,8 milliard d'euros) afin de l'aider à surmonter la grave crise financière qu'elle traverse. Mais les discussions sont dans l'impasse, faute d'engagement ferme de la Tunisie à mettre en œuvre un programme de réformes, dont une ouverture des entreprises publiques aux capitaux privés et une baisse des subventions de l'Etat, notamment sur le prix de l'essence. Des mesures qui rappellent celles exigées en décembre 1983, comme la levée des subventions sur les prix des céréales, qui avaient entraîné les grandes émeutes de la faim et avaient failli provoquer la chute du président Habib Bourguiba.
Le FMI a aussi laissé de mauvais souvenirs ailleurs. En pleine crise économique et sociale en Indonésie, le président Suharto avait été chassé du pouvoir en 1998 après avoir augmenté le prix de l'essence pour répondre aux exigences de l'institution.
Six mois après avoir obtenu un accord de principe de l'institution pour un prêt de 2 milliard de dollars, la Tunisie y a finalement renoncé, début avril, alors qu'elle traverse une grave crise économique et sociale. « Les diktats provenant de l'étranger et qui ne mènent qu'à davantage d'appauvrissement sont inacceptables », s'est emporté le président tunisien, Kaïs Saïed.
Pire encore, le 7 mars 2023, la BM a annoncé qu'elle suspendait les discussions avec la Tunisie sur son cadre de partenariat par pays. Elle a annulé sa réunion du conseil d'administration pour discuter du nouveau cadre tunisien qui était prévu le 21 mars.
L'heure est à la réflexion, car deux échéances majeures pointent le nez : d'abord, le remboursement, pour aout 2023, de l'emprunt obligataire émis le 14 décembre 2012, sur le marché japonais d'un montant de 25 milliards de yen assorti de la garantie de la Banque Japonaise pour la Coopération Internationale (JBIC).
Ensuite, pour octobre 2023, le règlement de l'emprunt de l'eurobond, émis à cinq ans le 24 octobre 2018, d'un montant de 500 millions d'euros et à un taux d'intérêt de 6,75 %.
Ces échéances, parallèlement à celle moins importantes mais qui courent toujours, vont éroder encore les réserves en devises qui ont régressé à 93 jours d'importation (soit 21,6 milliards de dinars), à la date du 13 avril 2023, contre 123 jours d'importation (l'équivalent de près de 23 milliards de dinars), à la même date de 2022.
Dans cette guerre entre le président Kaïs Saïed et le FMI, c'est la Tunisie tout entière qui est perdante.

Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l'Ordre des Experts Comptable de Tunisie

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