Charles Nicole, un établissement public de santé certes “réputé”, mais où certains services “vitaux” –à l'instar de la radiologie- ne fonctionnent pas; un personnel insolent et irrespectueux à l'égard des patients, et comble de tout, non informé... Alors, les hôpitaux tunisiens seraient-ils eux aussi à l'image de ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays? Cette question n'est pas une hypothèse de travail, mais tente de comprendre une réalité dans cet établissement de santé, notamment dans le service de radiologie. En effet, samedi dernier, la fille d'une patiente nous a contacté pour souligner qu'elle s'est rendue à l'hôpital Charles Nicole pour prendre un rendez-vous pour sa maman qui doit subir un examen de fistulographie. En se dirigeant vers le service de radiologie, le secrétariat l'informe que le service de radiologie est “hors service!“ pour cause de travaux de rénovation de la salle de cardiovasculaire de l'hôpital. Plus inquiétant encore, un surveillant du service, sous le couvert de l'anonymat, lui précise que ces travaux pourraient prendre plusieurs mois. Avant de poursuivre ce récit, elle nous affirme que le personnel lui signifie que tous les actes médicaux de ce service sont pris en charge par la CNAM, et ce, par une simple présentation de la carte d'handicapé (tous les patients sous hémodialyse ont cette carte). En vérifiant cette information, notre interlocutrice remarqua que tout était faux. D'ailleurs, un médecin travaillant dans ce service a pris contact avec une consœur à la CNAM qui lui a signifié que la fistulographie n'était en aucun cas prise en charge par cet organisme, et ce, même si elle est prescrite par un médecin hospitalier, et que l'hôpital n'est pas en mesure de la réaliser; idem pour l'angioplastie (dilatation de la fistule) qui est gratuite à l'hôpital, quand celui-ci veut bien la faire, et coûte près de 800 dinars dans les établissements privés de santé, non remboursables). “Je propose, en tant que citoyen, qu'on crée un bureau de doléances dans les grands hôpitaux, afin que chaque citoyen puisse, en cas de comportement inconvenant de la part du personnel hospitalier, aller notifier à ce bureau (ou registre) les faits qui sont reprochés à telle ou telle personne. Il faudrait bien sûr au préalable que chaque agent de l'hôpital soit porteur d'un badge permettant à tout citoyen de l'identifier. Cela permettrait peut-être de se rendre compte à la fin de chaque année que plusieurs dizaines de plaintes ont été émises à l'encontre de tel ou tel agent, et éventuellement de prendre les mesures nécessaires à son égard”, suggère le même médecin. Donc, plusieurs questions d'ordre pratique méritent d'être posées: Comment peut-on faire attendre des patients nécessitant pourtant une intervention immédiate ou rapide? Avec ces travaux de rénovation du service radiologie, la direction de l'hôpital a-t-elle conclu des conventions avec d'autres établissements de santé, sachant que certains d'entre eux ne disposent pas de ces services ? Qu'en est-il de la prise en charge par la CNAM pour recevoir les patients et accomplir les actes urgents ? Sur un autre plan, notre source décida de contacter le directeur, qui n'était pas dans son bureau, comme c'est souvent le cas dans de pareilles circonstances. En s'adressant à son assistante, celle-ci manifesta une certaine nonchalance à l'égard de ce problème. Déçue mais pas découragée, notre source saisit alors l'occasion pour monter au troisième étage où se trouve la direction générale, et elle fut agréablement surprise de constater qu'il y existe une grande salle de réunion, qui aurait pu servir, selon elle, de salle d'information –et de formation- pour le personnel, sur plusieurs points: - d'abord, sur les bonnes manières afin de savoir traiter les patients avec respect et dignité, - ensuite, comment communiquer des informations exactes et les procédures claires à suivre. Tout ceci parce qu'il existe dans ce service un personnel irrespectueux et insolent envers les patients, souligne notre source. Ce qui est anormal et inadmissible dans un établissement du service public. Notre interlocutrice, très patriotique, tient à préciser que si elle a voulu faire connaître son malheureux vécu, ce n'est pas pour elle mais pour éviter que d'autres Tunisiens ne rencontrent le même genre de problèmes. Pour elle, nos compatriotes doivent jouir de tous leurs droits dans les établissements publics de santé.