Consolider les liens historiques et profonds d'amitié unissant les médecins tunisiens et français et enrichir les expériences professionnelles tels ont été les objectifs du 9ème congrès de l'Association franco-tunisienne de cardiologie qui s'est tenu du 1er au 3 mai à Yasmine Hammamet et rehaussé par la présence de 150 cardiologues français, 300 tunisiens, 100 résidents et 100 paramédicaux. La cardiologie et les maladies vasculaires ont connu au cours de ces vingt dernières années une véritable révolution avec un bouleversement des connaissances, des sciences fondamentales et de la clinique et la prise en charge diagnostique et thérapeutique de nos patients. Plus jamais comme l'ont noté Pr Mohamed Ghannem et Salem Kacet, Présidents de ce 9ème congrès « La formation médicale est d'actualité si l'on veut améliorer nos pratiques et faire bénéficier nos patients des progrès dans le domaine de la cardiologie et des maladies vasculaires. L'Association franco-tunisienne de cardiologie se veut un trait d'union entre les deux rives Nord et Sud de la Méditerranée. Parce que des liens historiques et profonds d'amitié et de fraternité unissent nos médecins et nos peuples. Les moyens d'accès à la connaissance se multiplient et se diversifient mais rien ne remplacera les formations avec contacts humains que sont les congrès où nous attendons une formation de qualité dans ce cadre convivial » Intervenant à l'ouverture dudit congrès, Pr. M.Mohamed Guddiche, ministre conseiller auprès du Président de la République et Président de l'Association franco-tunisienne de cardiologie a précisé que « Les ateliers et conférences inscrits à l'ordre du jour du forum illustrent l'interdépendance étroite entre le développement des stratégies y afférant dont le dépistage, le diagnostic et la chirurgie et la nécessité d'évoluer au diapason des interventions technologiques les plus récents afin de parvenir à davantage de coopération et d'échange dans la perspective de réaliser les objectifs escomptés. C'est dans ce cadre que s'inscrit la création de l'Association franco-tunisienne de cardiologie qui est destinée à favoriser les rapports entre les cardiologues de deux pays. Ce forum constitue une opportunité pour nos cardiologues de faire le point sur les nouveautés de la cardiologie » M.Mondher Znaidi ministre de la santé publique a mis l'accent sur les valeurs morales mutuellement partagées par les deux cultures et sur cette collaboration étroite entre les médecins de deux rives. Ce genre de manifestation constitue un cadre idoine pour l'échange d'expertise et de réflexion sur les dernières innovations dans le domaine de la cardiologie. MZenaidi a salué cette coopération étroite entre les cardiologues tunisiens et français et le rôle de l'Association franco-tunisienne dans la consolidation de ce partenariat scientifique entre les deux pays. Le ministre a indiqué l'effort consenti par la Tunisie qui a alloué 14 millions de dinars durant les cinq dernières années en matière d'équipements cardiologiques. Ce congrès a comporté plusieurs ateliers, des conférences et des séances de posters sur la cardiologie interventionnelle, la rythmologie, l'hypertension artérielle, la pathologie coronaire, la cardiologie du sport, la prévention cardiovasculaire et les valvuloplasties et la chirurgie cardio-vasculaire.
L' endoprothèse et l'amélioration de l'angioplastie coronaire L'angioplastie coronaire a révolutionné la prise en charge de la maladie coronaire. « Les stents ont provoqué une seconde révolution en améliorant à la fois les résultats cliniques et agiographiques » a révélé l'équipe du service de cardiologie de l'hôpital Charles Nicolle de Tunis qui a colligé entre juin 2004 et juin 2007 125 patients ayant bénéficié angioplastie avec implantation d'au moins un stent actif. « Cette endoprothèse active précise l'équipe médicale de Charles Nicolle semble améliorer nettement les résultats de l'angioplastie coronaire avec un recul de sept ans pour les premières implantations humaines. Ce gain permettra d'améliorer les résultats dans les indications reconnues de l'angioplastie coronaire et éventuellement de conquérir formellement de nouveaux champs d'applications dits off -label »
Quels efforts physiques après un accident coronarien ? Les bénéfices d'une activité physique régulière, adaptée aux contextes clinique et environnemental du patient coronarien sont reconnus a estimé le Pr C. Monpere de l'hôpital Ballon : « amélioration des capacités d'effort, meilleur rendement musculaire et vasodilatation endothélo dépendante le tout aboutissant à une augmentation du pronostic vital. En revanche, l'activité sportive dans la cadre de compétitions a longtemps été indiquée chez tout patient coronarien. Les nouvelles recommandations des sociétés savantes américaines et européennes comportent un certain assouplissement des critères d'exclusion pour la compétition chez certains patients coronariens. En cas de cardiopathie avérée ou à haut risque, une surveillance régulière, au minimum annuelle, est préconisée »
L'éducation thérapeutique du cardiaque Les maladies cardiovasculaires représentent la première cause de mortalité et les actions de prévention de ces maladies deviennent une priorité de santé publique. Dr K.Abdennbi de l'hôpital Bellan à Paris 10 a noté dans ce sens que : « le contrôle intensif des facteurs de risque diminue l'incidence des évènements cardiovasculaires mais ceci n'est possible que si le patient modifie durablement son comportement alimentaire et ses habitudes de vie. La simple information sur les risques cardiovasculaires s'avère insuffisante pour modifier les comportements de santé. De nouvelles approches éducatives prenant en compte les besoins des patients dans leur quotidien et des médecins dans leur pratique, s'avèrent utiles à mettre en place : c'est le rôle assigné désormais à l'éducation thérapeutique. La grande majorité des patients à haut risque cardiovasculaire est prise en charge au cabinet du cardiologue et du médecin généraliste. Ces derniers jouent un rôle éducatif essentiel. Cependant, en pratique, le manque de temps constitue un obstacle pour pouvoir délivrer une éducation formelle au cabinet. La mise en place d'un relais par les professionnels de santé exclusivement dédiés à l'éducation contribue à l'enrichissement de la prise en charge thérapeutique » a estimé Dr Abdennbi