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Algérie-France : Edouard Philippe veut casser le Pacte de 1968 et Tebboune qui annule sa visite…
Publié dans Tunisie Numérique le 06 - 06 - 2023

L'immigration, l'intégration des étrangers dans un moule que beaucoup veulent figé, la place des musulmans et de l'Islam dans un pays qui se dit laïc, etc. Quelles que soient les urgences économiques et sociales du moment on en revient toujours, systématiquement, à ces problématiques qui hantent un pays refusant de regarder en face sa diversité et sa multiculturalité, qu'imposent pourtant le vieillissement de sa population et les besoins de son économie. L'ancien Premier ministre Edouard Philippe en a rajouté au trouble ambiant en s'en prenant à une «immigration du fait accompli». Et quand il dit ça il pointe l'Algérie…
Edouard Philippe et Marine Le Pen même combat ?
L'Algérie, encore et toujours, décidément. L'accord paraphé en 1968 par la France et l'Algérie autour d'un statut spécial des migrants algériens fait partie d'un dispositif global pour pacifier les relations entre les deux pays après le traumatisme de la guerre. L'accord encadre l'entrée, le séjour et le travail des Algériens en France, un outil qui sort du cadre légal général.
Sur certains aspects les Algériens ont quelques avantages par rapport aux autres étrangers, surtout en ce qui concerne le regroupement familial. Sur d'autres points les Algériens sont désavantagés, c'est le cas des étudiants. L'extrême droite a longtemps rué dans les brancards pour dénoncer ces faveurs accordées aux Algériens et Marine Le Pen a menacé à plusieurs reprises de supprimer le régime spécial de visa accordé à Alger. Edouard Philippe "plagie" Mme Le Pen dans un entretien avec L'Express paru hier lundi 5 juin.
L'ancien Premier ministre a dit que ce dispositif "détermine complètement le droit applicable à l'entrée et au séjour des ressortissants algériens, avec des stipulations qui sont beaucoup plus favorables que le droit commun. C'est une particularité très nette. Aucun ressortissant d'un autre Etat ne bénéficie de tels avantages", a-t-il déclaré.
«Bien entendu, il y a des relations historiques extrêmement puissantes entre la France et l'Algérie, mais le maintien aujourd'hui d'un tel dispositif avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées ne me paraît plus justifié», a asséné Edouard Philippe.
Tebboune hésite à débarquer en France, un terrain miné
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, appréciera, lui qui était annoncé en France en mai dernier, puis en juin, une visite encore repoussée selon le journal Le Parisien. Décidément Paris et Alger ont le plus grand mal à calmer la tempête diplomatique. Les liens entre les deux pays sont coincés dans les agendas politiques des uns et des autres, entre une extrême droite et une droite qui font de l'immigration un épouvantail et un fonds de commerce politique ; une majorité qui tente d'aménager une voie médiane au nom des intérêts du pays et une gauche qui met le curseur sur ce qu'elle considère comme les urgences absolues : la santé au travail, l'environnement, le social.
Pour Edouard Philippe il faut se préoccuper de l'«accélération très forte de l'augmentation du nombre d'étrangers» depuis le début des années 2000. Et «la provenance géographique des étrangers, elle aussi, a changé», avec une part croissante des étrangers venant d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne…
«Pendant cette période, la population française a augmenté de 9% et le nombre d'étrangers a augmenté de 53%. Et rien dans cette évolution ne correspond à un choix politique ou à une décision que nous aurions prise», ajoute le maire du Havre et président d'Horizons.
L'ancien Premier ministre a mis les pieds dans le plat en évoquant «trois non-dits» en matière d'immigration : «D'abord, on dit qu'on veut moins d'étrangers en France, mais lorsqu'un certain nombre de nos concitoyens le disent, ils visent en réalité des personnes qui sont françaises, parfois depuis trois générations. Ce n'est pas le contrôle de l'entrée des étrangers en France qui réglera ce problème. C'est un sujet d'intégration, d'éducation, de civisme»…
«Le deuxième non-dit concerne l'islam», devenu «un sujet central, un sujet inquiétant, un sujet obsédant», a-t-il dit. Un sujet obsédant au point que les autorités se sont pris les pieds dans le tapis avec le recensement des élèves musulmans absents durant la fête de la fin du Ramadan.
«Enfin, il y a le non-dit du travail. Beaucoup de Français trouvent qu'il y a trop d'étrangers en France, mais dans les restaurants parisiens, dans l'industrie touristique, dans le secteur agricole, dans toute une série de secteurs économiques qui ne sont pas en crise et qui sont indispensables à la réussite française, on se repose sur un nombre d'étrangers tout à fait impressionnant», déclare Edouard Philippe.
Une schizophrénie et une duplicité bien françaises
L'ancien Premier ministre a fait de son "soutien" ferme aux "propositions formulées par Gérald Darmanin et Olivier Dussopt», respectivement ministre de l'Intérieur et ministre du Travail. La majorité parlementaire cherche à accorder ses violons avec Les Républicains (LR) pour faire passer ce texte au Parlement, avec une majorité claire. Mais problème : la droite juge le projet de loi de Darmanin mou et laxiste sur certains aspects, et a décidé de déposer son propre texte.
Edouard Philippe est d'avis que «cette loi est nécessaire, mais (…) pas suffisante». Il a fait part de son opposition «à toute régularisation massive" – la droite soutient la même chose – et en même temps il est "favorable au principe proposé par Olivier Dussopt : permettre à des gens exerçant des activités professionnelles dans des secteurs où l'intérêt national commande de pouvoir continuer à le faire. Je préférerais que cette régularisation se fasse au cas par cas».
L'ancien Premier ministre dit partager «l'objectif poursuivi par LR», qui manoeuvre pour retoucher la Constitution afin de se défaire du droit européen et international, mais «cette proposition n'est pas satisfaisante dans ses modalités. Elle serait interprétée pour ce qu'elle est, c'est-à-dire une forme de Frexit juridique»…
Tout cela pour dire qu'Edouard Philippe, comme beaucoup de Français, dit une chose et son contraire, veut une chose – de la main d'oeuvre étrangère pour boucher les trous – et son contraire – moins de visages basanés et de musulmans dans les rues de l'Hexagone. La France devra se mettre en accord avec elle-même sur ce qu'elle veut, sur ses intérêts supérieurs et son devenir. La schizophrénie devra cesser. Et peut-être à ce moment-là le pays commencera à aller mieux, à vaincre ses vieux démons.


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