Ce qui agite la France en ce moment ce n'est pas l'inflation, les migrants et encore moins la précampagne pour les élections européennes, c'est la punaise de lit. Le "fléau" n'est pas nouveau, un Français sur 10 s'y est frotté entre 2017 et 2022, mais là le tintamarre dépasse l'entendement. Même l'opposition – la France insoumise (LFI), le Parti socialiste ( PS), etc. – range volontiers ses missiles habituels contre la majorité gouvernementale – Renaissance – au nom de l'union sacrée contre le mal. Nous vous en parlions le 28 septembre, l'affaire a pris une dimension nationale en France… On ne parle plus que de ces insectes qui nichent dans les matelas. Leur présence dans les lieux publics – TGV, cinémas, métro parisien ou même à l'aéroport de Roissy – provoque conjectures et supputations. Mathilde Panot, la patronne des députés insoumis, a fait savoir ce mardi 3 octobre que son groupe avait soumis une proposition de résolution pour monter un plan d'urgence de prévention et de combat contre les punaises de lit. Il faut dire que Mme Panot est sur le coup depuis 2017 et avait déposé dès 2019 une proposition de résolution sur cette affaire. Inutile du vous dire que son texte avait fini dans un tiroir. Du coup elle est devenue celle qui a eu raison avant tous les autres et maintenant on l'écoute religieusement. Elle a même été rejointe pas les parlementaires du camp présidentiel… Leur chef, Sylvain Maillard, a dégainé le jour même la riposte : une proposition de loi d'ici décembre prochain. La punaise est même devenue une "priorité" et "les députés de la majorité ont pleinement pris l'ampleur de ce fléau que sont les punaises de lit", a dit Maillard. Lors de sa conférence de presse à l'Assemblée nationale il a évoqué les propositions de loi des élus Bruno Studer et Robin Reda mais également le plan interministeriel du gouvernement qui remonte à 2022. La bestiole n'en demandait pas tant ! Pas peu fière, Panot en a remis une louche en déplorant que le pouvoir en place n'ait pris "aucune mesure contraignante (…). Nous avons perdu six ans", le gouvernement n'a "rien fait", a-t-elle asséné. Comme quoi les règlements de compte et l'exploitation politique ne sont jamais bien loin finalement, punaise ou pas. Toujours est-il que l'insoumise suggère "la création d'un service public de la désinsectisation", "gratuit" pour "s'en saisir rapidement" et assurer l'usage de produits qui "ne sont pas nocifs pour l'environnement". Ce n'est pas tout, elle propose aussi une méthode qui a donné des résultats "notamment à New York" : la chaleur sèche."Vous amenez un chariot dans une pièce, vous faites monter la température de la pièce à 55°C, ça tue les punaises, les œufs, et ensuite vous passez dans le reste de l'immeuble", ajoute-t-elle. Et ses vérités elle les a dites cet après-midi au Parlement, à la face de la Première ministre Elisabeth Borne. Une séance de questions au gouvernement décidément pas comme les autres…
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