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Nadia El Fani: «L'enjeu aujourd'hui dans les pays arabes c'est le corps des femmes»
Publié dans Tunisie Numérique le 27 - 11 - 2011

Réalisatrice, fille d'un ex-dirigeant du parti communiste tunisien, Nadia El Fani est installée en France depuis dix ans. Son dernier film «Ni Allah, ni maître», traite de la place de la religion dans la société tunisienne. Engagée pour la cause des femmes, athée, elle est menacée de mort dans son pays.
Que pensez-vous du combat d'Aliaa Almahdy, la militante égyptienne qui a posté des photos d'elle nue sur son blog?
Je trouve ça formidable! J'aimerais qu'on fasse tout un mouvement de femmes qui se dénudent, se prennent en photo et mettent ça en profil sur Face Book! L'enjeu aujourd'hui, dans les pays arabes, mais aussi dans le monde entier, c'est le corps des femmes. Pour cette militante, c'est une façon de crier sa liberté et d'exprimer le pouvoir qu'elle a son corps: « il est à moi, j'en fais ce que je veux! » Il faut prendre des risques. Les artistes sont là pour poser des actes qui font réfléchir. Elle ne le fait pas pour se balader nue dans la rue, revendiquer le naturisme en Egypte. C'est un acte artistique et politique; elle l'a dit: son acte dénonce l'obscurantisme.
Etait-ce son seul moyen de revendiquer?
Non, il y a plein de moyens d'expression. Moi, je suis cinéaste. Et dans mes films, j'ai toujours présenté des femmes libres, émancipées et affranchies de l'oppression sociale, comme si tout était naturel. C'est une façon de lutter pour le féminisme.
Le Printemps arabe a-t-il fait avancer la cause des femmes dans ces pays?
«Avancer» n'est peut-être pas le terme. Cela a montré que la modernité de nos pays pêche sur la question des femmes et que tout va donc passer par là. En ce sens, le printemps arabe fait avancer la cause des femmes parce qu'il pose cela comme étant l'élément essentiel du débat de la société. On l'a vu dans tous les discours des islamistes: ils n'ont eu de cesse de rassurer les femmes, de dire par exemple qu'ils ne toucheront pas au code du statut personnel en Tunisie. C'est bien parce qu'ils cherchaient l'électorat féminin.
La montée des partis islamistes n'est-elle pas dangereuse?
Bien sûr, en tant que progressistes, on a peur. Mais ils ont axé un maximum de leurs discours là dessus, déjà en respectant la parité lors des élections. Bien sûr un certain nombre de femmes élues seront des potiches et feront ce qu'on leur dira de faire. Mais le fait qu'ils aient voulu rassurer les femmes sur leur statut en Tunisie est la preuve qu'ils ont conscience que la moitié de la population est féminine. Le problème ne va pas être de conserver les acquis, mais d'aller au bout de ce qu'on a réclamé dans la Révolution: l'égalité.
Restez-vous optimiste?
Bien sûr. Je suis une optimiste invétérée. Mais je suis aussi lucide. Il faut combattre. Dès le lendemain des résultats électoraux, les femmes étaient dans la rue. Et tous les jours, il y a des manifestations en Tunisie. Ceux qui ont voté Ennahda se sentent en terrain conquis et essaient déjà de grignoter les libertés des femmes à leur niveau. Dans la rue aujourd'hui, il y a des femmes qui se font insulter quand elles sont dévoilées. L'enjeu est énorme. Cela va être un profond débat de société.


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