Le président russe, Vladimir Poutine, a tout fait pour empêcher la Finlande de s'abriter sous le parapluie de l'OTAN. Il a montré les muscles et même agité la menace militaire, rien n'y a fait, l'adhésion à l'Alliance est allée à son terme. Helsinki sait que l'OTAN est sa seule assurance-vie face un voisin qui a fait la démonstration de sa dangerosité avec l'Ukraine. Puisque jusqu'ici les Occidentaux esquivent et refusent de stopper frontalement Poutine alors il annonce plus de troupes dans le nord-ouest, à la frontière avec la Finlande... "Il n'y avait aucun problème là-bas, mais il y en aura maintenant" C'est la réponse de Moscou à l'entrée effective des Finlandais dans l'OTAN en 2024. «Il n'y avait aucun problème là-bas, mais il y en aura maintenant, car nous allons créer le district militaire de Leningrad et y concentrer un certain nombre d'unités», a déclaré le maître du Kremlin dans un entretien avec la télévision publique diffusé ce dimanche 17 décembre. Il accuse les Occidentaux d'avoir «entraîné la Finlande dans l'OTAN». Le futur entre les deux voisins, qui partagent 1 340 kilomètres de frontière, s'annonce tumultueux. «Ils [l'Occident, NDLR] ont entraîné la Finlande dans l'OTAN. Avions-nous des différends avec eux ? Tous les différends, y compris ceux territoriaux du milieu du XXIe siècle, sont réglés de longue date», a ajouté Poutine. Les relations se sont détériorées davantage ces dernières semaines, la Finlande a fait savoir jeudi dernier qu'elle boucle à nouveau la totalité de sa frontière avec la Russie, quelques heures à peine après avoir rouvert deux postes-frontières. Helsinki accuse Moscou d'organiser une crise migratoire pour le déstabiliser. La mesure est entrée en vigueur vendredi à 20 heures jusqu'au 14 janvier prochain, selon la ministre finlandaise de l'Intérieur Mari Rantanen. La Russie avait menacé de prendre des «contre-mesures» après l'adhésion officielle de la Finlande à l'OTAN. Pourtant Poutine répète qu'il n'a aucun motif pour s'en prendre militairement à un membre de l'Alliance. Le président américain Joe Biden n'y croit absolument pas, il a évoqué début décembre la possibilité que la Russie attaque un pays de l'organisation... L'Occident fait ce qu'il a fait avec l'Ukraine : S'asseoir et compter les points de Poutine Biden avait ajouté que la fin de l'aide américaine à Kiev serait «le plus beau cadeau» pour Poutine et que ce dernier «ne s'arrêtera pas» à l'Ukraine. Les responsables américains «diabolisent la Russie», avait répliqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. Pour Poutine «il s'agit d'une rhétorique pour justifier une politique erronée envers la Russie». Moscou n'a «aucun intérêt – que ce soit en termes géopolitique, économique ou militaire – à combattre des pays de l'OTAN», avait martelé le président russe. Jeudi dernier le secrétaire général de l'Alliance atlantique Jens Stoltenberg a déclaré que «si Poutine gagne en Ukraine, il y a un risque réel que son agression ne s'arrête pas là»... Ils en sont là les Occidentaux : à faire des conjectures, des supputations sur ce que fera Moscou, ce qu'il ne fera pas. Ni les Américains ni les Européens n'ont vraiment mis les moyens militaires massifs qu'il faut pour montrer à Poutine qu'il y a du répondant en face et qu'il avait plus à perdre qu'à gagner dans ses aventures guerrières. Même aider l'Ukraine massivement et rapidement l'Occident ne l'a jamais fait, l'aide arrive toujours au compte-gouttes, étalée dans le temps. C'est ça qui a laissé tout le temps à Moscou pour se remobiliser et requinquer son industrie militaire, après avoir trouvé des voies de contournement des sanctions occidentales. Maintenant il menace ouvertement la Finlande. Les Occidentaux ont raison : Poutine ne s'arrêtera jamais. Mais il ne s'arrêtera pas parce que personne ne fait rien effectivement pour l'arrêter... Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
