C'est la troisième grande annonce de l'année en direction de l'Afrique, après les 24 milliards de dollars brandis par la Corée du Sud en juin 2024 et les 51 milliards de dollars promis par la Chine en septembre dernier. L'Arabie saoudite s'est engagée le 28 octobre 2024 à débourser 41 milliards de dollars, sous forme d'investissements et de financements dans des pays d'Afrique subsaharienne. Dans le détail le fonds a prévu 25 milliards de dollars d'investissements directs, qui seront opérés par des entreprises privées, ainsi que des financements pour muscler des start-up et des prêts. C'est le ministre saoudien des Finances, Mohammed bin Abdullah Al-Jadaan, qui a évoqué ce grand virage lors du Sommet «Future Investment Initiative New Africa Summit», qui a eu lieu à Riyad et a mobilisé une pléthore d'investisseurs privés et représentants de bailleurs de fonds. Al-Jadaan a ajouté que cette enveloppe programme une action régionale de développement à hauteur de 1 milliard de dollars, 5 milliards de dollars pour les start-up africaines, 10 milliards de dollars pour doper la Banque saoudienne d'import-export (Saudi EXIM Bank) et des investissements de 25 milliards de dollars qui seront faits par le secteur privé. Et c'est loin d'être terminé, le grand argentier saoudien a annoncé qu'un groupe de bailleurs de fonds régionaux appuyés par les Etats du Golfe projette d'accorder des crédits d'un montant global de 50 milliards de dollars à des nations africaines d'ici 2030… Le ministre parle du Groupe de coordination arabe (ACG), qui englobe le Fonds saoudien pour le développement, le Fonds d'Abu Dhabi pour le développement, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique, le Fonds monétaire arabe et la Banque islamique de développement. Du très lourd, pour le plus grand bonheur de l'Afrique. Il ne manque que les USA dans la compétition. Le président américain Joe Biden avait annoncé une visite en Angola ce mois d'octobre pour discuter de grands projets. Mais le bouillonnement électoral à Washington et surtout la mauvaise posture de la candidate démocrate Kamala Harris (que Biden vient de plomber en insultant les électeurs de Donald Trump) risquent d'entraver ce voyage en Afrique… Entre temps l'Union européenne, la Chine, l'Inde, la Turquie, la France et maintenant l'Arabie saoudite s'installent confortablement sur le continent africain. En janvier 2024 Riyad avait signé des partenariats pour investir 20 milliards de dollars dans les mines en Afrique (au Maroc, en Egypte et en RDC), mais c'est sans commune mesure avec les 91 milliards de dollars dégainés par M. Al-Jadaan…
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