Vers un durcissement migratoire : 25 pays africains bientôt sur liste noire américaine    Adev lance en Tunisie le nouveau pickup tout-terrain Nissan Navara    Vers une refonte des structures sportives : un nouveau projet de loi examiné en conseil ministériel    L'entité sioniste envoie des appels à des pays pour mettre fin aux frappes iraniennes    Ons Jabeur démarre fort sur gazon à Berlin    La Tunisie enregistre une hausse spectaculaire de 61 % des investissements directs étrangers en 4 ans    4 drones israéliens abattus en Iran    Une élue locale tuée et un autre blessé aux Etats-Unis, un "acte de violence politique" pour le gouverneur    Les dessous financiers d'Al-Karama Holding : Des salaires exorbitants et des biens mal gérés    La Fondation Arts & Culture by UIB renouvelle son soutien aux festivals d'El Jem et Dougga pour une décennie culturelle    Fuite des cerveaux: 95% des ingénieurs en informatique ont quitté le pays    L'OTJM dénonce une ingérence sécuritaire dans le processus de sélection des centres de stage    Penser coûte plus cher en Tunisie que tuer en Italie    Un jeune homme meurt percuté par un train à Kalaâ Seghira    Hend Sabri sous le feu des critiques égyptiennes    Maltraitance des personnes âgées : un projet de loi en préparation    Fatma Mseddi met en garde contre des nominations controversées à la STB    Renforcer la coopération entre la Tunisie et l'Organisation Mondiale de la Santé Animale    Epidémie de dermatose nodulaire chez les bovins : les éleveurs crient à l'abandon    Eric Danon répond à Emmanuel Macron    Régime de l'auto entrepreneur : 2000 bénéficiaires ont reçu leurs cartes d'auto entrepreneur    "La Porte de la Tunisie" : Une campagne immersive pour séduire le marché saoudien    Global Gender Gap Report 2025 : La Tunisie perd 8 places dans le classement mondial    Sonia Ben Jemaa nommée directrice générale du CREDIF    Cerisiers et cerises: Tout ce qu'il faut savoir en 10 points    La LTDH appelle à la levée des blocages contre la Caravane Soumoud    Tunisie condamne fermement l'agression israélienne contre l'Iran    Espérance de Tunis : le jeune Burkinabè Jack Diarra rejoint les sang et or    Maher Kanzari avant le Mondial des Clubs: "Nous voulons marquer l'histoire"    Annonce des lauréats du 16e Prix Arabe Mustapha Azzouz    From Ground Zero de Rashid Masharawi : miroir de la guerre à Gaza à travers 22 regards    Caravane de la Résistance : la vidéo virale montre en réalité des supporters de NBA    Plus de six milliards de dinars de recettes issues des TRE et du tourisme    Décès de Mohamed Ali Belhareth    Composition du nouveau comité directeur de l'AHK Tunisie    Festival International du Cirque et des Arts de la Rue: la magie opère sur l'Avenue Habib Bourguiba    La Tunisie inaugure le 1e service d'oncologie oculaire dans le secteur public en Afrique à l'Institut Hédi Raies    Météo en Tunisie : températures entre 29 et 40 degrés    Coupe du monde des clubs 2025 : où et comment suivre tous les matchs, dont ceux du PSG    La Chine disposée à accorder un statut de franchise douanière totale à 53 pays africains, dont la Tunisie    L'industrie cinématographique tunisienne au cœur d'un projet de réforme législative    Le Festival International des Arts du Cirque et des Arts de la Rue arpente 10 régions de Tunisie du 12 au 29 juin 2025    Festival d'Avignon 2025 : la Tunisie à l'honneur avec une création chorégraphique engagée sur Laaroussa de Sejnane    Jalila Ben Mustapha, une vie militante pour la femme, les pauvres et la Tunisie    Les Métiers de l'artisanat tunisien à l'honneur à travers une série de 4 timbres émis par la Poste Tunisienne    Cristiano Ronaldo met fin aux rumeurs : ''Je reste à Al-Nassr''    Carlos Alcaraz, roi de Roland-Garros : un sacre héroïque face à Sinner    Ons Jabeur vise un retour en force à Berlin après sa déception à Roland-Garros    









Syrie : L'Occident préférera la "Peste" au "Choléra" qui le terrifie encore plus…
Publié dans Tunisie Numérique le 03 - 12 - 2024

Tombera, tombera pas ? Depuis mars 2020, date à laquelle la Russie est officiellement passée de bourreau des rebelles syriens à faiseuse de paix (garante des accords de cessez-le-feu), on ne se posait plus la question de la chute du président Bachar al-Assad. En 2015 la "Grande Russie" de Vladimir Poutine lui avait sauvé la mise en lui envoyant ses soldats et surtout son aviation, Damas a mangé son pain blanc. Moscou, englué dans sa guerre en Ukraine, n'a plus les moyens de perpétrer les mêmes crimes de masse, des centaines de milliers de morts juste pour permettre au régime syrien de maintenir sa main de fer sur la population. C'est cela qui a changé fondamentalement : La faiblesse notoire d'un pouvoir qui n'a fait que se servir toutes ces années, servir la famille al-Assad et le clan autour.
Les centaines de milliers de morts reviennent comme un boomerang, avec al-Qaïda et Daech
Aux centaines de milliers de familles endeuillées par le régime se sont ajoutés tous ces citoyens déshérités pour qui le gouvernement syrien, ou ce qui en reste, n'a pas eu le moindre regard depuis toutes ces années, depuis que les canons du "Printemps arabe" se sont tus. Cela fait beaucoup, beaucoup de malheurs. C'est ce qui explique que la deuxième ville du pays Alep, soit tombée aussi facilement. Cette même ville que les bombes de Poutine avaient rasée, comme il l'a fait avec Grozny (Tchétchénie), comme il le fait avec l'Ukraine. Personne ou presque à Alep n'a combattu les rebelles, bien au contraire ils ont été accueillis avec indifférence et parfois même avec joie. Ça en dit suffisamment sur l'échec cuisant de Bachar al-Assad et ses soutiens, la Russie et l'Iran, sur les promesses et engagements qui n'ont pas été tenus.
Maintenant le régime est aux abois et ferraille contre une nébuleuse de groupes rebelles et islamistes qui se sont coalisés. Ces combattants n'ont pas grand-chose en commun, mais leur détestation pour leur ennemi commun est suffisamment forte pour qu'ils taisent leurs profondes divergences. On verra après quand ils auront atteint leurs objectifs. La Syrie peut craindre le pire après pour son unité, pour les droits élémentaires des citoyens mais pour le moment l'essentiel est ailleurs. Le principal adversaire du pouvoir; le HTS, "Hayat Tahrir al-Sham" – traduisez l'Organisation de libération du Levant – a d'autres urgences. C'est la nouvelle appellation du Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda.
Le HTS dit à qui veut l'entendre qu'il a divorcé avec l'idéologie terroriste en 2016, mais personne n'est dupe, terroriste un jour terroriste toujours. On ne se départit pas de cette pensée funeste comme on enlève sa chemise, on meurt avec et surtout on tue avec. Les mêmes ingrédients qui ont fait que l'Occident s'était abstenu d'intervenir pour épauler les rebelles "épris de démocratie" et pour faire tomber al-Assad en 2011 reviennent comme un boomerang. Ces combattants d'al-Qaïda et Daech recyclés ne sont pas la meilleure chose qui pouvait arriver à la Syrie, ce vent de la terreur souffle aussi dans le voisinage, jusque chez les Occidentaux.
Obama et Hollande avaient reculé, leurs successeurs reculeront aussi
Le 30 août 2013 quand l'ancien président français François Hollande appela au téléphone son homologue américain Barack Obama pour lui rappeler son engagement ferme (taper contre le régime syrien s'il balançait sur sa population des armes chimiques) la Maison Blanche se dégonfla au motif que le Congrès n'autoriserait pas une action militaire. Mais en réalité Obama recula parce qu'il redoutait que le régime syrien se disloque et que le pays tombe entre de mauvaises mains, comprenez les islamistes. C'est à peu près les mêmes raisons qui font lambiner et louvoyer les USA devant un appui militaire massif et rapide de l'Ukraine pour achever la Russie. Mais là en l'occurrence cette fois la crainte de l'après-Assad est justifiée. Rappelons-nous ce qu'Al Qaida a perpétré dans le monde, ce que Daech a commis à Raqqa (Syrie), à Mossoul (Irak).
L'autre grand acteur de ce conflit est la Turquie, juge et partie à la fois. Mais le président Recep Tayyip Erdoğan n'est pas à une incohérence près, à un revirement et à un reniement près. Ankara au même titre que Moscou est un parrain du cessez-le-feu paraphé en Syrie en 2020, un document désormais mort et enterré. Sauf que le même Erdogan "parrain de la paix" n'hésite pas à traverser la frontière pour aller massacrer ses ennemis, ses bêtes noires, ceux qu'ils voudraient rayer de la surface de la terre : les Kurdes. Et qui protège ces derniers ? Le régime d'al-Assad et les Américains. Donc quand la Turquie accuse les Etats-Unis de soutenir la rébellion syrienne il ne faut pas le croire une seconde, Ankara au fond rêve que toutes les protections autour des Kurdes s'abattent pour qu'il puisse les exterminer jusqu'au dernier.
Si les rebelles syriens ont un Etat qui les arme et les finance c'est bien la Turquie, elle qui caresse l'espoir que la nébuleuse islamiste syrienne lui renvoie la balle en lui livrant tous les militants kurdes planqués dans le pays. Mais çà le "faiseur de paix" Erdogan ne le dira jamais, comme les monarchies du Golfe elles aussi n'avoueront jamais qu'elle nourrissent secrètement l'espoir qu'al-Assad ne survive pas à ce deuxième assaut. Pour les Wahhabites cette affaire est avant tout un combat à mort confessionnel, et il passe avant toute autre considération. L'Arabie saoudite rêve de faire mordre la poussière à l'Iran sur tous les théâtres de guerre et la Syrie est l'un des premiers.
Les Wahhabites et leurs couteaux planqués dans le dos
On a vu l'un des Etats satellites de Riyad, les Emirats arabes unis, pactiser avec la Syrie dès novembre 2021. On a même vu le tout-puissant Prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, celui qui décide de tout dans cette partie du monde, faire revenir al-Assad dans la grande famille arabe. Mais ne nous y trompons pas, il faut y voir du pur pragmatisme, au nom des intérêts suprêmes il faut bien composer avec celui qui s'est imposé, ce ne sera jamais une adhésion forte, sincère à ce qu'est la Syrie de Bachar al-Assad. Les Chiites et les Sunnites se tolèrent, s'allient si les circonstances le dictent mais la confiance ne sera jamais de mise.
Cela a toujours été la faiblesse congénitale des Alaouites qui règnent sans partage en Syrie depuis 53 ans : ils sont minoritaires dans un océan sunnite. Le même problème se pose au Bahreïn, mais là-bas le pouvoir est fort, pas le régime syrien, et encore moins depuis que ses parrains se sont considérablement affaiblis…
«Nos soldats et officiers ont apporté une contribution décisive à la défaite des terroristes. Le terrorisme international a reçu un coup fatal. Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a souligné que l'opération avait montré la capacité des forces armées à défendre les intérêts nationaux, renforcé l'autorité et l'influence de la Russie et que l'armée avait acquis une expérience de combat inestimable (…). Notre pays a écrit avec détermination un nouveau chapitre de l'Histoire mondiale, empêchant qu'un Etat entier ne soit rayé de la surface de la Terre et couvrant aujourd'hui la Syrie d'un puissant bouclier. Une escadrille de chasseurs Suskhoï-35 super maniables est en service de combat constant. Les menaces venant du sol sont régulièrement repérées par nos pilotes dans les airs», clamait le 30 septembre 2020 la présentatrice d'un journal sur la première chaîne de télévision d'Etat russe. Moscou ne s'en vante plus.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.