La presse française est-elle en train de s'apitoyer sur le sort de Imed Trabelsi en essayant de redorer son blason dans une interview clandestine réalisée depuis sa prison dans la caserne de l'Aouina, tout près de l'aéroport de Tunis-Carthage à travers lequel il avait tenté de fuir le pays un certain 14 janvier 2011. Même si l'entretien a été accordé au journal Le Parisien qui n'est pas le top des médias français et réalisé par l'intermédiaire de Sarah, l'épouse de Imed Trabelsi, comme l'indique le journal, il n'en demeure pas moins que son timing qui intervient à quelque jours seulement de la célébration du premier anniversaire de la révolution du 14 janvier grâce à laquelle les Tunisiens ont retrouvé leur liberté et leur dignité après 23 ans d'oppression, représente une insulte à leur égard. Si Imed Trabelsi, neveu de Leïla Ben Ali épouse du président déchu Zine El Abidine, a quelque chose à dire, la justice tunisienne est un cadre adéquat pour s'exprimer et avouer tous les exactions et crimes qu'il avait fait subir à ses compatriotes. En cette période où le peuple tunisien se remémore les sacrifices consentis par les centaines de Martyrs et de blessés qui ont exposé leurs poitrines aux tirs des forces de l'ordre à la solde du régime tyrannique, cette interview ne fera que rouvrir les plaies encore saignantes. Pas plus tard que lundi 16 janvier 2012, la journée a été riche en événements de protestations et de sit-ins qui ont touché de nombreuses régions du pays. Ces mouvements sont suscités par les séquelles du régime déchu: sous-développement, marginalisation et absence de développement et de perspectives économiques pour les citoyens. Il faut que Imed Trabelsi et son clan sachent que les Tunisiens ont la mémoire vivace et ne peuvent, en une année, oublier les affres qu'ils ont subi durant deux décennies. Reconnaître dans l'interview qu'il n'est pas un «un ange», c'est un doux euphémisme pour masquer sa véritable nature de vampire qui a sucé, sans ménagements, le sang des Tunisiens. Parler de démocratie, de justice et de médias indépendants pour le pays, ce que lui et son clan ont dénié aux Tunisiens durant leur règne, est ridicule et cynique à la fois. Les Tunisiens ne sont pas dupes et savent que cette interview s'inscrit dans la cadre de la campagne médiatique orchestrée par le clan Trabelsi qui avait débuté avec l'interview de Sakher El Materi au Figaro, celles des enfants de Abdallah Kallel… qui visent toutes à les faire dédouaner de leurs crimes à l'encontre du peuple tunisien. Mais peine perdue car ses gesticulations n'impressionneront pas les Tunisiens qui n'oublieront pas le passé et marcheront résolument vers un avenir prospère qui sera dépourvu de toute forme d'oppression et de peur. Ils vivront, désormais, en toute liberté et dignité concrétisant les objectifs de leur Révolution.