Le secteur bancaire tunisien dispose de liquidités suffisantes pour aider à répondre aux besoins de financement du gouvernement en 2025 en raison d'un afflux de dépôts sain (+6% en glissement annuel au) et d'une croissance atone du crédit au secteur privé (+1,5% en glissement annuel), indique une note de Fitch Ratings hier jeudi 30 janvier 2025. L'agence de notation s'attend à ce que les créances des banques sur le gouvernement (hors dépôts à la banque centrale) augmentent encore cette année, après une hausse de 9% en glissement annuel en 2024 tirée par les prêts au ministère des Finances (MOF). Fitch s'attend aussi à ce que la Tunisie (CCC+) obtienne 4,8 milliards de dinars (ou 1,5 milliard USD) de financement extérieur en 2025 ; cela équivaut à 2,8% du PIB. Il s'agit donc et globalement de financement inchangé par rapport à 2024 (2,5% du PIB) et nettement inférieur à la moyenne sur 2018-2022 (5,5% du PIB). On note, également, que comme en 2024, la loi des finances permet à la Banque centrale de Tunisie (BCT) de financer directement le déficit public à hauteur de 7 milliards de dinars (2,2 milliards de dollars). Le montant du financement intérieur à couvrir par le secteur financier national en 2025 (par le biais de prêts, d'obligations et des bons du Trésor) est estimé à environ 15 milliards de dinars, soit 9,4 % du PIB (2024 : 10,3 %). Fitch Ratings prévoit qu'il augmentera à 11,8 % du PIB en 2026, au cas où le financement de la BCT cessera. La loi des finances 2025 prévoit des emprunts auprès des banques nationales pour un total de 5,6 milliards de dinars. Cela proviendra d'un programme d'emprunt national en monnaie locale de 4,8 milliards de dinars et d'emprunts syndiqués en devises pour près de 0,8 milliard de dinars. Fitch prévoit que le déficit budgétaire de la Tunisie diminuera à 5,7 % du PIB en 2025 (estimation 2024 : 6,8 %), grâce à une baisse du coût des subventions pétrolières (Fitch suppose que les prix du pétrole Brent chuteront à 70 USD/baril en 2025 contre 80 USD/baril en 2024) et à une augmentation des recettes fiscales. Le budget 2025 de la Tunisie a relevé le taux d'impôt sur les sociétés de 15% à 20%, introduit une « contribution exceptionnelle » de 2 % des bénéfices pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est supérieur à 20 millions de dinars et a augmenté le taux marginal d'impôt sur le revenu des personnes physiques de 35% à 40%. L'agence prévoit une nouvelle diminution du déficit budgétaire en 2026, à 5,5% du PIB, et ce, partiellement en raison de la poursuite de la baisse des prix du pétrole. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!