La Tunisie ajuste activement ses stratégies économiques en réponse à l'évolution du contexte mondial façonnée par la politique « America First » de l'administration Trump réélue. Les mesures protectionnistes, les réformes fiscales et le renforcement du dollar créent à la fois des obstacles et des opportunités pour l'économie tunisienne, nécessitant une analyse approfondie et une adaptation proactive. Impact de la flambée du dollar La hausse du dollar, influencée par les politiques de la Réserve fédérale américaine, pose des défis immédiats à la Tunisie. La part importante des transactions tunisiennes sont libellées en dollars pourrait entraîner une augmentation des coûts des importations essentielles comme l'énergie et l'alimentation, ce qui influence les budgets des ménages. Cette inflation importée impacterait, éventuellement, le pouvoir d'achat des consommateurs et compliquerait, dans une certaine mesure, la gestion des finances publiques, car la dette extérieure peut devenir relativement impactante. En 2024, les coûts de l'énergie ont augmenté de 18%, et les prix des produits alimentaires ont grimpé de 12%. Le secteur du commerce extérieur tunisien, avec 60% des transactions en dollars, peut aussi ressentir la pression. Au cas où les industries clés comme le textile et l'agroalimentaire sont touchées par la hausse des coûts des matières premières, la compétitivité des exportations tunisiennes serait touchée. Une baisse significative des investissements directs étrangers (IDE) fragiliserait aussi la structure économique locale alors que la possibilité de droits de douane plus élevés sur les exportations tunisiennes vers les Etats-Unis, en particulier dans l'huile d'olive et le textile, ajouterait une complication supplémentaire. La diversification comme voie à suivre La politique économique américaine a un impact, en particulier, indirect sur les stratégies de développement en Tunisie, surtout dans le contexte actuel de tensions géostratégiques et économiques. L'administration américaine a dernièrement proposé de réduire l'aide économique à la Tunisie, passant de 106 millions de dollars à seulement 68,3 millions pour l'exercice budgétaire 2024. La coopération économique entre les Etats-Unis et la Tunisie a connu des fluctuations depuis la révolution de 2011. Initialement, l'aide bilatérale a été multipliée par sept dans les années suivant les soulèvements populaires, avec un accent sur le soutien institutionnel et à la création d'emplois. Cependant, les récentes coupes dans le financement ont suscité des inquiétudes quant à la capacité de la Tunisie à stabiliser sa coopération économique face aux défis internes et externes. Les Etats-Unis cherchent également à aligner leur aide avec des ajustements de différents types, ce qui impacte, probablement, la dynamique positive des relations bilatérales. Pour faire face à ces courants économiques, la Tunisie diversifie activement ses partenariats économiques et renforce sa production intérieure. Le maintien de liens étroits avec l'Union européenne tout en nouant des relations plus étroites avec la d'autres puissances émergentes, désormais parmi les premiers fournisseurs de la Tunisie après l'Union Européenne, pourrait fournir un tampon plus solide contre les incertitudes mondiales. Le renforcement de la production locale dans des secteurs clés comme le textile et l'agroalimentaire est également essentiel pour réduire la dépendance aux importations et stabiliser l'économie nationale. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!