Le phosphate constituait une source cruciale de devises étrangères, à côté des transferts de la diaspora et des recettes du tourisme, avant que son rôle, à ce niveau, ne diminue considérablement au cours des dix dernières années. Toutefois, les autorités misent toujours sur ce secteur, malgré la non-concrétisation de projets de développement de sa logistique et les ventes en baisse. L'incapacité d'atteindre les objectifs en matière de production n'empêche pas l'élaboration de plans optimistes permettant l'amélioration des perspectives du secteur, qui n'a pas réussi à trouver son rythme habituel de croissance depuis plus de 12 ans. Volonté de développement du secteur C'est dans ce contexte que les membres de la commission des secteurs productifs du Conseil national des régions et des districts (CNRD) ont évoqué, mercredi 18 mars courant, lors d'une réunion dédiée au développement du secteur du phosphate les défis logistiques liés au transport du phosphate vers les unités de transformation et d'exportation. L'accent a été mis sur l'efficacité opérationnelle aux différentes étapes de la production et du transport du phosphate, ainsi que des moyens d'en améliorer la gouvernance et optimiser les coûts. Supervisée par Imed Derbali, président du CNRD, la réunion a connu notamment la participation de Abdelkader Amaydi, PDG de la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG). Nouvelle vision de gouvernance A cet effet, les plans de développement de la production de phosphate, ainsi que la stratégie de la société jusqu'en 2030 ont été présentés et ce, parallèlement à un exposé de la vision de l'Etat en matière de gouvernance de la production de phosphate, ainsi que les programmes de réforme et de modernisation du secteur. La réunion a été marqué, en outre, par des discussions autour des stratégies visant à rendre le secteur plus durable, l'utilisation de techniques de production modernes à faible coût et à impact environnemental réduit, ainsi que sur le développement de partenariats et d'investissements dans le secteur. Il est à noter que la Présidence du gouvernement a adopté dernièrement lors de la tenue d'un Conseil ministériel restreint (CMR) d'un programme pour le développement, la production, le transport et la transformation du phosphate pour le quinquennat 2025-2030. Un mécanisme permanent de suivi a également été mis en place pour garantir la mise en œuvre effective de ce programme. Le CMR a pris la décision de rénover les unités de production d'acide sulfurique, d'en augmenter la disponibilité et de mettre en place un programme de maintenance pour les équipements lourds et les camions. En outre, il a approuvé la création d'une nouvelle unité industrielle à Sakhira, dédiée à la production d'acide phosphorique purifié, avec une capacité de production annuelle estimée à 60 000 tonnes. Une unité de purification de l'acide phosphorique de cadmium sera également créée à El Mdhila, avec une capacité de production annuelle estimée à 180 000 tonnes alors que le programme d'action du Groupe Chimique Tunisie (GCT) vise à augmenter de 80% l'activité de ses usines d'ici 2028. Rappelons que les exportations de phosphate contribuent à réduire le déficit commercial sachant que le secteur est considéré comme l'un des leviers de la croissance économique nationale puisque ses revenus représentent 10% de la valeur globale des exportations. Il pourvoit, également, environ 30 mille opportunités d'emplois directs et indirects. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!