Le secteur bancaire en Tunisie affiche une évolution notable au cours des trois premiers mois de l'année 2025. Cette évolution est marquée par une croissance des dépôts et un maintien prudent du crédit à la clientèle. Cette période révèle une activité dynamique, tout en soulignant une gestion rigoureuse face aux contraintes économiques persistantes. Hausse significative des dépôts clients Les dépôts de la clientèle ont enregistré une augmentation de près de 12% en un an, atteignant 6,53 milliards de dinars au 31 mars 2025. Cette croissance est principalement alimentée par une forte progression des dépôts à terme, en hausse de 24,4%, ainsi que par une augmentation des dépôts d'épargne de 10,7%. Ce mouvement traduit une confiance accrue des épargnants dans le système bancaire tunisien, malgré un contexte économique complexe. Evolution modérée des crédits à la clientèle Les crédits nets accordés à la clientèle ont progressé de 2,3%, passant de 5,86 milliards à près de 6 milliards de dinars sur la même période. Cette progression mesurée illustre une politique de financement prudente, visant à soutenir l'économie tout en maîtrisant les risques liés à l'endettement. Le secteur bancaire privilégie ainsi une croissance équilibrée, évitant des expansions excessives qui pourraient fragiliser sa stabilité. Résultats financiers et maîtrise des charges Le Produit Net Bancaire (PNB) a légèrement augmenté, atteignant 123,4 millions de dinars, soit une hausse de 1,2% par rapport au premier trimestre 2024. Cette amélioration est portée par une croissance de 17,2% des revenus issus du portefeuille commercial et d'investissement. Cependant, les charges d'exploitation ont également progressé, notamment les charges bancaires qui ont augmenté de 15,6%, et les charges opératoires de 8,5%. Cette évolution des coûts reflète l'intensification des activités et la nécessité de maintenir une gestion rigoureuse des ressources humaines et opérationnelles. L'ensemble de ces indicateurs souligne une adaptation continue du secteur bancaire tunisien aux exigences réglementaires et économiques, avec un recentrage sur les ressources internes, comme en témoigne la baisse de 31% des ressources spéciales, qui passent de 245 à 169 millions de dinars. Le secteur bancaire tunisien, tout en faisant face à une pression accrue sur la liquidité notamment liée au financement intérieur, parvient à maintenir une trajectoire de croissance maîtrisée. Cette performance traduit une résilience et une capacité d'adaptation qui devraient continuer à structurer son développement dans les mois à venir. Que se passe-t-il en Tunisie? Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!