DAKAR, (TAP) - Le président sénégalais Abdoulaye Wade a proposé jeudi une conférence nationale élargie chargée de préparer une nouvelle Constitution et d'organiser des élections en Libye, sous l'égide de la rébellion qu'il reconnaît comme "opposition historique et légitime". Une proposition faite à Dakar à l'issue d'une audience accordée par M. Wade à Ali Zeidan, envoyé spécial du président du Conseil national de transition (CNT), instance dirigeante de la rébellion libyenne, et Mansour Sayf al-Nasr, membre du CNT "chargé de la coordination des relations avec la France". Le président sénégalais "a pris bonne note du fait que, pour le CNT, toute solution d'avenir passe par le départ de Mouammar Kadhafi, ce qu'il a déjà, lui-même, conseillé à ce dernier, considérant que le processus engagé était irréversible", selon un communiqué lu à la presse, au nom des deux parties, par Habib Sy, directeur de cabinet de M. Wade. Le président Wade "était depuis le 9 mars 2011 en contact avec Mouammar Kadhafi, à qui il n'a cessé de prodiguer des conseils, notamment une déclaration unilatérale d'un cessez-le-feu effectif et le respect des vies humaines", est-il indiqué. Le texte ne dit pas formellement que le Sénégal ne reconnaît plus le pouvoir de Mouammar Kadhafi, dont les forces affrontent depuis mi-février des insurgés du CNT et font face depuis mars à une intervention militaire internationale. "Le président Wade a déclaré reconnaître" le président du CNT, Moustapha Abdeljalil, "et les forces politiques qu'il représente comme constitutifs de l'opposition historique et légitime, naturellement chargée de préparer, avec le soutien de l'Afrique et de la communauté internationale, la mise en place d'institutions républicaines en Libye à travers des élections démocratiques, libres et transparentes", poursuit le communiqué. Il a proposé "une conférence nationale très large sous l'égide du CNT", avec pour mission de "convoquer une Assemblée constituante pour l'adoption d'un projet de Constitution". Elle devra aussi faire un recensement électoral et "fixer la date des élections présidentielles et législatives pour la mise en place d'un gouvernement d'union nationale". "C'est la première visite qu'on fait dans un pays africain", a précisé Ali Zeidan, dépêché en premier au Sénégal en raison des "relations solides d'amitié" entre les deux peuples. Il a affirmé beaucoup compter "sur le rôle du président Wade pour le départ de Kadhafi".