ASTANA (TAP) - A la lumière du "printemps arabe", la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) a décidé samedi d'étendre ses activités de crédit aux pays du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord. "Nous sommes les témoins d'une époque extraordinaire, qui réclame des mesures extraordinaires", a déclaré V assili Lelakis, gouverneur de l'Union européenne, en marge de la réunion annuelle de la Berd à Astana, la capitale du Kazakhstan. L'institution entend proposer à l'Egypte, où Hosni Moubarak a été évincé du pouvoir sous la pression de la rue le 11 février, et aux autres Etats de la région le soutien qu'elle a apporté dans les années 1990 aux pays issus de l'éclatement du bloc soviétique. Créée en 1991, après la fin de la Guerre froide, pour accompagner la transition économique des ex-pays communistes, la Berd prête quelque 9 milliards d'euros par an pour financer des projets répartis sur une vaste zone géographique allant de la Croatie au Kazakhstan. Le conseil des gouverneurs de la banque souhaite que la direction de l'institution internationale lui soumette des propositions d'ici au 31 juillet. L'Egypte, qui détient des parts de la Berd, pourrait devenir un pays candidat à des crédits de la Berd dès cet été. De sources officielles, on parle d'une première tranche de 100 à 200 millions d'euros qui pourrait être débloquée au printemps prochain. Le Maroc, lui aussi actionnaire de la banque européenne, serait également intéressé. Au total, a précisé le président de la Berd, Thomas Mirow, les prêts à cette région du globe pourraient représenter jusqu'à 2,5 milliards d'euros d'ici 2015. Il voit dans cette décision un "signal très fort" envoyé par les actionnaires de la Berd qui, dit-il, "croient en son expertise pour ce qui concerne les transitions et en l'expérience que nous avons accumulée en Europe centrale et orientale pour les développements en cours en Afrique du Nord et au Moyen-Orient