TUNIS (TAP) - "La Tunisie qui vient de réaliser une révolution inédite contre la dictature doit compter sur la récupération de son argent transféré à l'étranger, plutôt que sur l'endettement afin de d'assurer sa transition démocratique " a affirmé M. Jean Ziegler, vice-président du comité consultatif du Conseil des droits de l'Homme de l'Organisation des Nations Unies. Lors d'une intervention dans le cadre de la 14ème université d'été organisée à Tunis sous le thème: « quelle politique sociale pour un pays en transition démocratique? cas de la Tunisie», M. Ziegler a souligné que «la révolution tunisienne a inspiré les peuples arabes» ajoutant que «nous devons ce printemps arabe au sacrifice des martyrs tunisiens. » Evoquant la politique sociale que doit adopter le pays qui vient de se libérer de la dictature, il a estimé que le plan de transition préparé par les économistes tunisiens est «intéressant» mais demeure confronté au défi du financement. Pour M. Ziegler l'endettement peut encore compliquer la tâche du gouvernement qui cherche a rétablir une économie déjà en difficulté d'où la nécessité de procéder à un audit de la dette à l'étranger pour définir « la dette odieuse» qui n'a pas servi le pays et qui a été virée vers les comptes à l'étranger du président déchu et de ses complices. Cet argent suffira, selon M. Ziegler à relancer l'économie tunisienne et à assurer la transition démocratique requise en toute sécurité et sans avoir besoin de s'adresser au marché mondial à des taux d'intérêt trop élevé. Le gouvernement transitoire, a-t-il expliqué, doit maintenir une pression sur les pays détenant des comptes personnels des membres de l'ancien régime afin de récupérer l'argent volé au peuple tunisien. «L'espoir est dans la force morale de la révolution tunisienne qui a réussi à chasser la dictature » conclut Jean Ziegler.