TUNIS (TAP) - Le pôle démocratique moderniste (PDM) a organisé, samedi, au palais des congrès à Tunis, une manifestation politique et culturelle, à laquelle avaient assisté un grand nombre de citoyens et plusieurs personnalités politiques et du monde de l'art et de la culture. Au cours de ce meeting, les membres du pôle ont exposé les principes et visions du pôle concernant les élections de la Constituante, ainsi que sa position sur la polémique qui sévit sur l'identité et les moyens de sortir le pays de la situation économique actuelle. Le premier secrétaire du mouvement, Ahmed Ibrahim a souligné que la prochaine échéance électorale "ne manquera de jeter les fondements de l'avenir du pays" ce qui commande d'inciter l'ensemble des Tunisiens à participer aux élections de l'Assemblée nationale constituante et à accomplir leur devoir de vote pour contribuer à l'élaboration de la nouvelle constitution. Au sujet de l'exploitation de la religion à des fins politiques, M. Ahmed Ibrahim a indiqué que "quiconque monopolise la parole pour parler au nom de la religion est considéré comme hors sujet et se trompe dans ses calculs", affirmant que le pôle "n'est dirigé contre aucune partie y compris ceux qui sont contre ses orientations", une position défendue par le coordinateur général, Riadh Ben Fadhl, qui a déclaré que "le pôle refuse toute exploitation des mosquées pour la propagande politique." Il a annoncé que le pôle s'emploie actuellement à élaborer un programme électoral qui sera fin prêt avant le début du mois prochain, un programme qui appelle à la mise en place d'une constitution progressiste moderniste consacrant les principes universels des droits de l'Homme, la justice sociale et régionale entre toutes les franges de la société. Clarifiant la position du pôle démocratique moderniste sur le principe du traitement des symboles du Rassemblement Constitutionnel Démocratique dissous, M. Ben Fadhl a indiqué que le pôle "n'acceptera pas l'adhésion d'une quelconque partie qui entretenait des relations avec ce parti." Pour sa part, le secrétaire général du Parti Socialiste de Gauche, M. Mohamed Kilani, a mis l'accent sur la nécessité d'édifier la prochaine République sur la base de la primauté de la liberté de culte et d'opinion, de consacrer la justice sociale et l'égalité entre les femmes et les hommes, de préserver les acquis modernistes de la société avec les mêmes droits et devoirs pour l'ensemble des Tunisiens. Concernant la vision du pôle sur l'avenir économique du pays, la représentante du parti de l'Alliance Républicaine, Mme Nedra Khriji a souligné, quant à elle, que l'économie nationale doit être fondée sur de bonnes bases qui consacrent la lutte contre la corruption, la justice fiscale et la polarisation d'investissements. De son côté, le représentant du Mouvement de la citoyenneté et de la justice, Jalel Tlili a appelé à ne pas calquer des modèles prêts à l'emploi, appelant à polariser les jeunes afin qu'ils s'inscrivent dans l'action politique, déclarant "Nous voulons une jeunesse active, moderne et intégrée dans la vie politique." Certains membres du pôle ont appelé à l'unité et à l'inscription de la Tunisie dans son environnement maghrébin, arabe, africain et méditerranéen, compte tenu de l'ouverture depuis toujours du pays sur les autres. Il est à rappeler que le mouvement des patriotes démocrates avait annoncé dernièrement la suspension de son activité dans ce pôle, qui se compose de partis politiques, d'initiatives et d'associations, et ce, après l'adhésion selon ses dires "d'une partie politique suspecte en relation avec les restes du Rassemblement Constitutionnel Démocratique dissous".