TUNIS (TAP)-Le verdict dans le procès des proches du président déchu, Zine El Abidine Ben Ali et de son épouse dans l'affaire dite de « l'Aéroport de Carthage » a été reporté à vendredi 12 août. Le procès a concerné, mercredi, 32 accusés dont 28 seulement étaient présents au tribunal de première instance de Tunis. Leur défense est assurée par 30 avocats. Le représentant du ministère public a réclamé la peine maximale contre ceux qui ont attenté aux droits du peuple, affirmant que les procès-verbaux de la direction des enquêtes douanières répondent à toutes les règles juridiques. Toutefois, M. Abeda Kéfi, avocat de Moncef et Mohamed Mourad Trabelsi a contredit les dires du représentant du ministère public, avançant que les procès-verbaux de la douane n'ont pas été rédigés conformément à la loi étant donné que les actes inscrits dans ces P.V sont anonymes. Il n'a pas été précisé dans ces documents, selon lui, que l'accusé Moncef Trabelsi a été livré par l'armée. Pour ce qui est de Mourad Trabelsi, la plaidoirie de la défense a relevé le fait que lors de son arrestation, le 16 janvier, il n'était pas en possession d'argent ou de passeport. Ce dernier avait reconnu avoir reçu le 14 janvier une somme de 10 mille dollars d'un agent de la sécurité présidentielle, laquelle lui a été, ensuite, volée par un groupe qui a envahi sa maison. De son côté, M. Faycel Ben Jaafar, défenseur de Sofiene Ben Ali et de sa mère Leila Darouiche a indiqué que l'accusation « d'ouverture d'un compte à l'étranger » adressée à son client est « caduque » après trois ans, étant donné que sa cliente a fermé son compte courant en Suisse un mois après son ouverture en 2006. La défense a récusé les accusations adressées à Sofiene d'exportation illégale de devises à l'étranger et de trafic d'or. Dans la même affaire, M. Hédi Abassi a relevé que conformément à l'article 29 du Code de Change que l'examen des affaires de changes requiert un document écrit du ministre des Finances, lequel est absent du dossier de Sofiene Ben Ali et de sa mère. De son côté, M. Amine Abdennebi a indiqué que l'accusation d'exportation de devises ne peut pas être adressée par la Brigade anti-terrorisme (BAT). Les avocats de l'ancien directeur de la sûreté nationale, Ali Seriati, accusé de fabrication de faux passeports, peu avant la fuite du président déchu, ainsi que de trafic de devises ont indiqué que leur client qui est officier dans l'armée nationale avec grade de général, a été rattaché au ministère de l'Intérieur. Il est, par conséquent, soumis au statut de l'armée nationale et son jugement est du ressort des tribunaux militaires. M. Mohamed Hédi Lakhoua a précisé que Ali Seriati a été arrêté le 14 janvier à 18h15mn après une demi heure du décollage de l'avion de l'ex président, soulignant qu'il a été dans l'impossibilité de donner des devises aux autres accusés à 18h30, comme indiqué par Néjia Jeridia arrêtée avec le groupe et qui est revenue sur ses paroles par la suite. L'avocat de Imed Trabelsi, Néjia Jeridia et Ines Amri a clamé l'innocence de ses clients, affirmant que les procès-verbaux ont été falsifiés et que le juge d'instruction n'a pas recherché les preuves de leur innocence comme prévu par la loi. L'avocat de Montassar Mehrezi accusé de tentative d'exportation de devises et d'ouverture de comptes bancaires à l'étranger sans autorisation de la banque centrale de Tunisie ainsi que d'accumulation d'avoirs à l'étranger, a relevé que son client est résident à l'étranger depuis plus de 15 ans et a le droit d'y avoir des biens. L'avocat de Samira Trabelsi a demandé un non lieu, arguant de l'illégalité de la confiscation des sommes qu'elle détenait lors de son arrestation à savoir 700 dinars et un chèque de 500 dinars.